15e session du CSA : La CMA adopte la politique de la chaise vide et la Plateforme claque la porte

Par kibaru

Les travaux de la 15e session du Comité de Suivi de l’Accord ont pris fin, ce mardi 31 janvier. Le moins que l’on puisse dire c’est l’absence de grandes décisions vu que les parties signataires n’étaient pas toutes présentes. Comme ils l’ont annoncé, les principaux groupes armés de la CMA (MNLA, HCUA et le MAA) ont boycotté la rencontre. Ils exigent la prise en compte de leurs doléances relatives à la tenue d’une réunion ministérielle de haut niveau pour faire avancer le processus. L’accord de principe pour l’organisation de cette rencontre a été obtenu pour la première quinzaine du mois de février à Bamako. Pour ce faire, un groupe de travail présidé par le président du CSA, l’Algérien Ahmed Boutache se réunira du 6 au 9 février prochain à Bamako pour la préparation de ce CSA ministériel. Il sera composé de représentants  du Gouvernement, de la CMA et de la Plateforme.

Les ex-rebelles entendent rediscuter d'un chronogramme pour installer les autorités intérimaires, notamment en prolongeant leur mandat.

Dans la journée, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU a invité ces mouvements à reconsidérer leur position et à revenir à la table des discussions pour faire avancer le processus de paix.

Pourtant, deux autres mouvements signataires se réclamant de la CMA à savoir la CMFPRII et la CPA ont pris part aux travaux de la 15e session du CSA. La surprise de cette réunion a sans doute été l’attitude de la Plateforme qui a boudé la présente session. Les mouvements de ce groupement protestent contre la perquisition de domiciles de certains des leurs à Gao par la Force Barkhane à qui ils reprochent d’avoir emporté des bijoux et de l’argent. Ils ont promis de ne revenir aux réunions qu’une fois leurs proches rétablis dans leurs droits. Toutefois, il nous est revenu que le président du CSA, l’Algérien Ahmed Boutache leur a indiqué à ce propos que cette structure n’était pas habilitée à traiter cette question puisque l’Opération Barkhane est une mission déployée avec l’accord des autorités maliennes.

Il convient de noter également que ce groupe de travail va mener des missions de bons offices pour aplanir les divergences au sein des mouvements armés afin qu’ils reviennent à la table des discussions.

Des échanges ont aussi porté sur les préparatifs de la conférence d’entente nationale et la révision de la Constitution pour y inclure les dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation. Deux événements que le gouvernement prévoit d’organiser en mars prochain.