2ème anniversaire de l’Opération Barkhane : un nouveau chef aux commandes

Par kibaru

Après un an passé à la tête de la force Barkhane, le général Patrick Brethous vient de passer le relai au général Xavier de Woillemont. Ce dernier occupait jusqu’alors les fonctions d’adjoint au major-général des armées et de chef de la division études synthèse et management général.

Sous le commandement du général Brethous, l’activité opérationnelle de la force Barkhane a été maintenue à un rythme élevé. Au total, depuis que cette opération a pris la suite de Serval et d’Épervier, le 1er août 2014, 800 missions et patrouilles ont été conduites sur l’ensemble de la bande sahélo-saharienne (BSS), ce qui a permis de mettre 200 terroristes hors de combat et de saisir 16 tonnes d’armes et de munitions.

Au cours de ces 12 derniers mois, la force Barkhane a perdu 5 des siens : le caporal Baptiste Truffaux (21e RIMa), le sergent-chef Alexis Guarato (CPA 10), le maréchal des logis chef Damien Noblet, le brigadier-chef Michael Chauwin et le brigadier Mickaël Poo-Sing ( 511e Régiment du Train).  Au total, 17 militaires français ont perdu la vie dans la région, sept dans le cadre de l'opération Barkhane et dix au cours de Serval.

À noter aussi que c’est sous l’autorité du général Brethous qu’ont été déployés, pour la première fois, trois LRU (Lance-roquettes unitaire).

Le général de Woillemont, qui commande désormais les 3.500 militaires de l’opération Barkhane, est un saint-cyrien de la promotion « Général de Monsabert ».

A son actif, sa participation à l’opération Épervier, au Tchad, avec le 21e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa). Promu capitaine en 1989, il est affecté au Régiment d’infanterie de marine du Pacifique – Polynésie, à Taravao, comme directeur des stages de formation militaire puis officier adjoint de compagnie de combat.

De retour en métropole, il prend le commandement d’une compagnie de combat du 2e RIMa, avec laquelle il est « projeté » à Sarajevo (1992 et 1994) et au Tchad (1993).

En 1994, alors chef de bataillon, il rejoint l’état-major du commandement militaire de l’Île-de-France en tant que chef de section « effectifs » au Bureau organisation montée en puissance effectifs. Puis il intègre le Collège interarmées de défense (CID, actuelle École de Guerre), après avoir rejoint le Cours supérieur d’état-major.

En 1998, promu lieutenant-colonel, Xavier de Woillemont retrouve le 2e RIMa, où il prend les fonctions de chef du bureau renseignement opérations et instruction. Puis, en 2000, il dirige le bureau opérations des éléments français au Tchad avant de rejoindre la section « prospective études synthèses » du bureau planification des ressources humaines de l’état-major de l’armée de Terre.

En août 2003, il devient le chef de corps du 3e RIMa de Vannes, avec lequel il participe aux opérations Artemis (République démocratique du Congo) et Licorne (Côte d’Ivoire). Par la suite, Xavier de Woillemont occupera diverses fonctions en état-major et sera auditeur de la 57e session du Centre des hautes études militaires et de la 60e session de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Il s’occupera notamment des questions relatives à la transformation des armées.

En 2010, promu général, il est nommé chef d’état-major de la FINUL et représentant militaire de la France au Liban avant de retrouver l’État-major des armées (EMA) jusqu’à sa prise de commandement de l’opération Barkhane.

Toutefois, l’Opération qui a succédé à Serval, lancée en janvier 2013, est déjà très contestée. En effet, depuis quelques temps, la situation sécuritaire au nord du Mali a connu une certaine détérioration en ce sens que les attaques terroristes sont devenues très fréquentes et les groupes armés du Nord ne cessent de s’affronter faisant de nombreuses victimes sans que Barkhane ne puisse intervenir. De plus, les arrestations souvent procédées dans les rangs des mouvements armés, dans le cadre de la lutte antiterroriste, sont qualifiées d’arbitraire par les populations locales. D’ailleurs, plusieurs manifestations hostiles à cette opération ont eu lieu dans de nombreuses localités du nord du pays.