9e session du comité de suivi de l’Accord s’ouvre demain

Par kibaru

C'est en principe, aujourd’hui lundi 30 mai, qu’est censée s’ouvrir la neuvième session du Comité de suivi de l’accord. Destinée à prendre fin, le lendemain mardi 31 mai, cette rencontre s’annonce comme celle de la dernière chance pour sauver le processus de paix au Mali. Ainsi, le gouvernement, principal maitre d’œuvre de l’accord, devrait prouver sa « bonne foi » en présentant un calendrier consensuel d’exécution à court terme des dispositions de ce document relatif à la mise en place des autorités intérimaires. Rappelons que c’est la lenteur observée sur cette question qui a poussé les mouvements armés à suspendre, la semaine dernière, leur participation au sous-comité politico-institutionnel.

Avant cette réunion de tous les dangers, le chef de file de la médiation, l’Algérie avait convoqué, en fin de semaine dernière, toutes les parties pour exprimer son mécontentement quant au retard pris dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.  D’ailleurs, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra n’a pas hésité à hausser le ton en parlant des objectifs de cette nouvelle session du Comité de suivi de l’accord. Ainsi, en marge d’une séance de travail avec la CMA, il a déclaré : “Nous allons vers une réunion du Comité international de suivi de l'accord pour voir comment accélérer la cadence de la mise en œuvre de l'accord et, ainsi, vaincre quelques difficultés qui empêchent d'atteindre des objectifs nécessaires concernant la paix et la sécurité ou les volets institutionnel et administratif”.

En clair, il s’agit donc bien de blocage du processus de paix que la médiation voudrait remettre en marche. Une situation consécutive au rejet par le gouvernement d’une convention subsidiaire définissant les modalités d’installation des autorités intérimaires. Ce qui a provoqué la colère des groupes armés c’est la décision prise par le gouvernement de retirer ce document consensuel avant de le remplacer par un autre sans consulter les principaux acteurs. Pour ces groupes, le gouvernement met la pression sur eux en leur demandant de fournir la liste de leurs éléments à cantonner ou à inclure dans les patrouilles mixtes. Alors que pour eux, l’aspect politique et institutionnel ainsi que celui relatif à la sécurité doivent aller de façon concomitante pour éviter l’échec des précédents accords. C’est donc pour cette raison que les mouvements armés ont annoncé leur décision de suspendre leur participation dans le sous-comité politico-institutionnel en attendant d’y voir plus clair. Une décision qui va surement se répercuter négativement sur les trois autres sous-comités à savoir défense et sécuritaire, développement économique, social et culturel ainsi que justice et réconciliation nationale. Car, après tout, ce sont les questions politico-institutionnelles qui déterminent tout le reste.

En tout cas, beaucoup d’observateurs estiment que c’est à l’issue de cette neuvième session du comité de suivi que l’horizon va s’éclaircir davantage. Ainsi, il est demandé à la partie gouvernementale de convaincre de sa bonne foi de mettre en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. D’ailleurs, le point le plus déterminant de cette réunion c’est la présentation par le Gouvernement des suites données aux recommandations formulées lors de la huitième session du CSA. Au cours de celle-ci, il lui a clairement été demandé de prouver sa disposition à installer les autorités intérimaires. C’est donc une rencontre qui va certainement décanter la suite du processus de paix au Mali.