Après des mois de tergiversation : consensus sur les autorités intérimaires

Par kibaru

Ce sont les locaux du ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord qui ont servi de cadre, hier dimanche 19 juin, à la cérémonie de signature d’un document dénommé « Entente » entre le gouvernement et les groupes armés de la CMA et de la Plateforme. Ce document fixe les modalités pratiques d’installation des autorités intérimaires au niveau des cinq régions du Nord du pays à savoir Gao, Tombouctou, Kidal, Taoudeni et Ménaka.

Pour la circonstance la partie gouvernementale était représentée par le chef du département de la solidarité, Hamadoune Konaté. Lequel avait à ses côtés les porte-paroles de la CMA et de la Plateforme, Sidi Brahim Ould Sidaty et Me Harouna Toureh. Au-delà de la symbolique, cet acte marque aussi la reprise du dialogue entre le gouvernement et les mouvements armés signataires de l’Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali issus du processus d’Alger. Ce dialogue avait été récemment interrompu après la décision des groupes armés de suspendre leur participation au processus de paix en raison de la lenteur et des tergiversations observées dans la mise en place des autorités intérimaires.

Ils ont reproché au gouvernement d’avoir retiré unilatéralement un document consensuel à savoir la convention  subsidiaire qui fixait les modalités d’installation de ces autorités. En plus, sans les consulter, le gouvernement avait pris un décret et élaboré un protocole d’accord dans ce sens qu’il voulait négociait directement avec la population. C’est ainsi que des députés de la région de Kidal avaient été mis à contribution prêcher la bonne parole. Mais cette mission n’a été que de courte durée puisque lesdits députés ont dû rebrousser chemin après avoir constaté que cette démarche n’allait pas aboutir.

Par ailleurs, le gouvernement et les groupes armés avaient une interprétation différente des autorités intérimaires. En effet, le premier voulait que seules les localités où l’administration n’est pas fonctionnelle soient concernées alors que les seconds entendaient les étendre à toutes les cinq régions du Nord du pays. Une mésentente qui a failli mettre en péril la mise en œuvre de l’accord, car de cet aspect politique dépendait le reste du processus. Les groupes armés, craignant la répétition des mêmes erreurs dans la mise en œuvre des accords précédents, voulaient que l’aspect politique aille concomitamment avec les aspects sécuritaires, humanitaires, économiques et de justice. Ainsi, le gouvernement a cédé à leur requête en acceptant d’étendre ces autorités intérimaires à l’ensemble des régions du Nord. Cependant, il a rejeté la requête concernant l’inclusion de la région de Mopti dans ce processus malgré qu’elle ait également subi les conséquences de la crise dans le septentrion malien.

En tout cas, un écueil vient d'être enlevé dans le déroulement processus. Reste à savoir séil sera suffisant pour donner une nouvelle impulsion décisive à la mise en œuvre de l’accord.