Attaque contre une base du CJA, le samedi 8 avril dernier, à Gargando : De lourds soupçons pèsent sur la Katiba d’Al-Fourqane d’AQMI

Par kibaru
l'un des assaillants tués

Il ne fait quasiment plus l’ombre d’un doute que ce sont les terroristes de la Katiba d’Al-Fourqane alliée à AQMI qui sont derrière l’attaque ayant visé la base du CJA, à Gargando, le samedi 8 avril dernier. Celle-ci avait causé la mort de cinq membres de ce mouvement, dont un élu local et quatre combattants.

Ainsi, les soupçons qui pesaient sur ces terroristes ont été corroborés par les découvertes faites récemment par les éléments du CJA qui ont non seulement réussi à repousser les assaillants, mais aussi à les poursuivre jusque dans leur dernier retranchement. Bien qu’aucun bilan sur les pertes subies par les terroristes ne soit disponible, beaucoup d’entre eux ont trouvé la mort et d’autres ont été grièvement blessés. En effet, c’est en les poursuivant que les combattants du CJA sont tombés sur le corps sans vie de l’un des assaillants près d’un puits situé près de la localité d’Ebardjan, à 200 km au Nord de Farach, dans la région de Tombouctou. Ce dernier a été identifié comme étant membre d’une tribu locale, dont certains leaders ont prêté allégeance à AQMI. Il semblait que des blessés issus des rangs de ces terroristes ont été soignés sur place puisque les combattants du CJA ont trouvé également des pansements, des compresses, des bouteilles d’alcool à usage médical. Des habitants de villages environnants ont affirmé que d’autres cadavres des terroristes ont été enterrés sur place.

Par ailleurs, il nous est revenu que dans leur retraite, les terroristes ont trouvé refuge dans le désert de Tombouctou où la Katiba d’Al-Fourqan liée à AQMI a érigé une importante base.

Des attaques d’envergure à Tombouctou et Mopti

Cette situation intervient alors que des ressortissants de Tombouctou ont assuré que le 5 avril dernier, Iyad et ses complices ont tenu une grande réunion avec des villageois. Une rencontre qui, à en croire nos sources avait un double objectif. En effet, il s’agissait d’abord de dissuader les ressortissants de cette région de toute collaboration avec l’armée et les forces étrangères au risque d’être assassinés. Puis, les animateurs de cette rencontre ont convenu de mener des attaques d’envergure contre des lieux névralgiques dans les régions de Tombouctou et de Mopti à l’image de celle qui a frappé le camp du MOC, le 18 janvier dernier, tuant des dizaines d’éléments des patrouilles mixtes et blessant de nombreux autres. Le but final est de donner un coup d’arrêt au processus de paix pour sonner la mort de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issus du processus d’Alger.

Il nous est revenu qu’en s’attaquant à la base du CJA, le samedi 8 avril dernier, les terroristes avaient l’ambition de prouver que leurs capacités de nuisance est toujours au point. Cependant, ils ont été surpris de la puissance de feu des éléments du CJA qui ont douché leurs ambitions. Lesquelles consistaient dans un premier temps à occuper momentanément la localité de Gargando, ensuite à vider les stocks d’armes contrôlés par les éléments de ce mouvement. A noter qu’aucun de ces objectifs malsains n’a été atteint. Certains observateurs évoquent même une cuisante défaite subie par les terroristes.

Aussi, ces derniers ont même eu de la chance puisque cette attaque est intervenue au moment où le CJA a concentré l’essentiel de ses troupes à l’entrée ouest de Tombouctou pour empêcher toute mise en place de l’autorité intérimaire sans l’inclusion de ses éléments dans tous les organes et mécanismes de mise en œuvre de l’accord. Autrement, c’est sûr que le commando qui a attaqué Gargando serait anéanti. En tout cas, cette situation montre l’impérieuse nécessité de réadapter les mesures sécuritaires par rapport à cette nouvelle donne au risque de voir l’espoir de la paix s’effondrer définitivement dans le septentrion malien.