Congrès pour la justice dans l’Azawad : Trois mouvements signataires apportent leur soutien à Hama Ag Mahamoud

Par kibaru
photo de la conférence

Les locaux de la maison de la presse, ont servi de cadre, hier mercredi 25 janvier, à la tenue d’une conférence de presse animée par les responsables de quatre mouvements signataires de la CMA. Il s’agit de la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA),  représentée par Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, la Coordination des mouvements et forces patriotiques de Résistance (CMFPRII), représentée par Younoussa Touré, le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) représenté par Mohamed Ag Ismael et le Congrès pour la Justice de l’Azawad (CJA). L’occasion était bonne pour les conférenciers d’insister sur le fait que Hama Ag Mahamoud demeure le seul responsable du CJA. C’était en présence d’une délégation du Mouvement Populaire pour le Salut de l’Azawad (MPSA).

 

Deux sujets étaient à l’ordre du jour de cette conférence de presse : il s’agit d’abord de la situation qui prévaut au sein du dernier né des mouvements politico-militaires en l’occurrence le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA) ; et le blocage en cours du processus de paix avec la décision des responsables de la CMA de Kidal de suspendre leur participation aux travaux du Comité de Suivi de l’Accord.

 

S’agissant du premier point, l’ancien ministre Hama Ag Mahmoud a indiqué qu’il demeure le secrétaire général du CJA, élu sur la base d’un congrès tenu les 11, 12 et 13 décembre. Il a affirmé que certains individus en manque de crédibilité ont voulu semer le doute, la confusion et la zizanie. Ce, en profitant d’une réunion tribale à Razelma, les 1, 2 et 3 décembre pour dresser une liste d’un bureau du CJA avec des personnes triées sur le volet. Il a précisé que certains, comme lui, ont été cooptés alors qu’ils n’ont pas été contactés, ce qui leur a contraint de se retirer. En plus, ce bureau non consensuel a été mis en place sans règlement intérieur, ni statuts. Il a ajouté que les membres sont pour la plupart d’entre eux fonctionnaires et qu’à ce titre ils n’ont jamais participé à la rébellion. Pour lui, s’ils veulent être pris en compte dans le processus, ils doivent se choisir un autre nom et prouver leur existence sur le terrain. Ce qui est loin d’être le cas puisque plusieurs chefs de fractions et leaders communautaires de cette partie du territoire malien ont réitéré leur soutien à Hama Ag Mahamoud pour parler en leur nom. Il a révélé que le chef de la tribu Kel Ançar a bien voulu mener une médiation dont les termes prévoyaient la dissolution du bureau parallèle et l’organisation d’un nouveau congrès. Mais c’était compter sans la mauvaise foi de certains individus qui ont tout remis en cause.

 

S’agissant des raisons qui ont motivé la création de ce mouvement, l’ex-ministre d’affirmer que lui et les membres de son bureau ont été parmi les pionniers de la rébellion en 2012. Mais ils ont fini par quitter les rangs du HCUA et du MNLA lorsque ceux-ci se sont alliés avec des terroristes pour contrôler les régions du Nord du pays. Il a également rappelé que la CMA de Kidal a voulu dicter sa loi pour toutes les régions du Nord sans pouvoir mettre un terme aux violences et exactions dont sont victimes les populations civiles de cette contrée. Ce qui leur a poussé à constituer un nouveau mouvement pour mieux prendre en charge ces problèmes sécuritaires, notamment le terrorisme et le grand banditisme inhérents à la région.

 

Les autres conférenciers ont aussi déploré le fait que deux ans après sa signature, l’accord pour la paix et la réconciliation n’est toujours pas appliqué scrupuleusement. Une situation due en partie aux mouvements de la CMA de Kidal qui ne veulent pas associer les autres régions pour profiter des dividendes de l’accord. Une attitude qui viole de façon flagrante les dispositions de l’article 67 de l’Accord qui prévoient une inclusivité du processus. Ces reproches, ils les ont également adressés au gouvernement qui, selon eux, se plie facilement aux humeurs de la CMA de Kidal et ne donne pas une grande visibilité à ses actions. Ils ont insisté sur la nécessité de mettre les efforts en synergie pour mieux relever les défis, notamment la sécurisation des régions du Nord du pays.

 

Le représentant du MPSA a insisté sur le fait qu’au sein de la Plateforme, ce malaise existe puisqu’il y a une volonté sournoise d’exclure certains groupes armés signataires. Ce qui se manifeste par l’identification d’un mouvement à une communauté du Nord du pays. Une pratique contraire aux idéaux du MPSA qui est mouvement armé regroupant toutes les communautés du Mali.

 

Même s’ils ne l’ont pas dit officiellement, l’idée traverse certains mouvements de former une grande coalition engagée dans la mise en œuvre de l’accord loin des groupements (Plateforme et CMA) dont certains semble avoir un agenda caché puisqu’ils continuent à prendre en otage le processus.