Diafarabé (Mopti) : Un forgeron retrouvé mort égorgé 72 heures après sa disparition

Par kibaru
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C’est le vendredi 7 avril dernier, alors qu’il était à la recherche de son troupeau disparu, qu’un forgeron originaire de Soumounou, à Diafarabé, a été enlevé par des individus armés non identifiés. La piste terroriste était la plus privilégiée puisque la région de Mopti, comme une partie de celle de Ségou, est très souvent confrontée à des tensions intercommunautaires.

En effet, alors que les sédentaires reprochent aux nomades de collaborer avec des terroristes pour commettre des exactions à leur endroit, les seconds (nomades) accusent les premiers de se livrer à des amalgames pour piller leurs biens. Une confusion exploitée par les terroristes qui profitent également de l’absence des services administratifs et militaires pour dresser les communautés les unes contre les autres.

Ainsi, il a fallu attendre soixante douze (72) heures après pour avoir des nouvelles du forgeron enlevé à Diafarabé. Il a été retrouvé mort égorgé, près de la localité de Brou, toujours dans le cercle de Tenenkou.

Les premiers éléments de l’enquête font croire à un règlement de comptes. Ainsi, l’homme en question faisait partie des chasseurs traditionnels Dozos dont certains éléments sont accusés d’avoir commis des exactions contre des nomades (majoritairement peuls). Les proches de ces derniers ont, semble-t-il, voulu prendre leur revanche en utilisant le troupeau du forgeron comme appât afin de l’enlever et l’exécuter.       

Ce drame survient alors que la tension reste toujours très vive dans la zone. D’ailleurs, récemment des affrontements meurtriers ont opposé des membres de différentes communautés causant des morts, des blessés et un grand mouvement des populations dont certains déplacés et d’autres réfugiés dans les pays voisins. Cette situation prouve toute l’urgence d’un déploiement plus conséquent des services de l’Etat pour prévenir un embrasement et une escalade.