En marge des festivités du 55e anniversaire de la fête d’indépendance : Le Président mauritanien accorde une conférence de presse

Par kibaru

La conférence de presse donnée par le Président de la République de Mauritanie, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz à Nouadhibou, à l'occasion de la célébration du 55eme anniversaire de l'indépendance nationale.


Ont participé à cette conférence de presse des représentants des organes de presse privée.
Le Président de la République a tout d'abord félicité le peuple mauritanien et particulièrement les populations de la wilaya de Dakhlet Nouadhibou et tous les citoyens venus dans la wilaya pour participer aux festivités commémorant le 55eme anniversaire de l'indépendance nationale.

Il a en outre remercié les forces armées nationales et de sécurité pour leur travail excellent et le défilé parfait qu'elles ont organisé à l'occasion du 55eme anniversaire de l'indépendance nationale.

Il a ajouté qu'il a voulu donner cette conférence de presse exclusivement à la presse privée pour informer les citoyens sur un certain nombre de questions qui les intéressent, notamment dans les domaines économique, sécuritaire et politique.

En réponse à une question relative à l'intervention militaire au Yémen, le Président de la République a dit qu'il y a de nombreux milieux qui parlent de ce sujet, soulignant que le ministère de la Défense nationale et le gouvernement ne sont pas au courant d'une telle intervention et que les rumeurs circulant à ce sujet ne réposent sur aucun fondement. La question, a-t-il dit, n'a pas aussi été discutée au niveau bilatéral ou multilatéral.

En réponse à une question relative à la refondation de la Mauritanie, ces dix dernières années, et aux priorités dans le deuxième mandat, le Président de la Répubique a dit que depuis 2005, une rupture a été operée avec la dictature et l'étouffement des libertés et qu'une politique de lutte contre la gabegie a été mise en place. Le pays a connu aussi des changements radicaux qui se sont répercutés positivement sur différents secteurs, a dit le Président de la République qui a précisé, dans ce cadre, que les progrès réalisés en matière de sécurité ont été reconnus au niveau international. Il a aussi souligné que les mesures prises dans ce domaine ont été largement saluées.

Le pays, a-t-il ajouté, dispose de nombreuses richesses, mais la gabegie qui régnait avant 2005, a-t-il noté, n'a pas permis aux populations de bénéficier de ces richesses.

Aujourd'hui, le budget national est entièrement orienté au développement équilibré aussi bien dans le domaine de la sécurité que dans celui de l'enseignement, étant entendu qu'il n'existait dans le pays qu'une seule université, a dit le Président de la République. Aujourd'hui, a-t-il noté il existe de nombreux plans dans les domaines sécuritaire, économique, social, au moment même où différents projets de développement sont en train d'être réalisés dans le secteur des infrastructures grâce à des financements supportés par le budget de l'Etat qui était auparavant marqué par l'anarchie et qui est maintenant caractérisé par la rigueur.

Il a en outre insisté sur les réalisations accomplies depuis 2008, comme la création pour la première fois d'une société de transport aérien fiable et disposant de 4 avions, le développement du secteur sanitaire et la création d'infrastructures sanitaires qui reçoivent aujourd'hui des malades de pays auxquels on a souvent recouru dans le passé.

Le Chef de l'Etat a parlé aussi des réalisations accomplies dans le domaine de la formation professionnelle et technique grâce à un financement de l'Etat et non à une aide extérieure, et dans celui du renforcement de la démocratie et des libertés publiques, soulignant que la porte est aujourd'hui grandement ouverte devant la presse qui rencontre qui elle veut et pose les questions qu'elle veut.

Le Président de la République a rappelé les pressions qui étaient exercées sur les hommes politiques dans le passé, précisant que des candidats étaient même jetés en prison.

Les acquis réalisés, a-t-il dit, sont un acquis irréversible pour tout le peuple mauritanien.

Le Président de la République a dit que le défilé militaire qui s'est déroulé aujourd'hui à Nouadhibou à l'occasion du 55ème anniversaire de l'indépendance nationale est un message adressé au peuple mauritanien relevant que cette fois l'on a choisi de célébrer sa commémoration hors de la capitale pour donner l'occasion à toutes les wilaya du pays de l'abriter.

Le Chef de l'Etat a noté que la ville de Nouadhibou abrite également la zone franche avant d'ajouter que le défilé est aussi un message pour ceux qui mettent en doute les réalisations accomplies dans le pays. Par ailleurs, rien n'empêche que les parties étrangères prennent en considération ce message.

Répondant à une question sur le secteur des pêches, le Président de la République a précisé que ce secteur est l'objet d'un intérêt particulier de la part de l'Etat qui a mis en place une stratégie que le département des pêches est en train de mettre en oeuvre pour relever son rendement pendant que les investisseurs sont entièrement encouragés.

Il a encore indiqué que les permis seront prochainement liés à la réalisation d'investissement et d'infrastructures sur le terrain, en particulier les entrepôts frigorifiques ainsi qu'à l'offre d'emplois. De même, les sociétés qui apporteront une plus value aux produits de pêche seront encouragées.

Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a relevé l'attention que l'Etat accorde à l'appui des marins pour renforcer leurs capacités et leur rendre disponibles des embarcations sécurisées dotées d'équipements de navigation modernes en plus du renforcement de la formation des marins, ce qui ne manquera pas de se répercuter positivement sur leurs conditions de vie.

Dans sa réponse à une question sur le passif humanitaire, le Président de la République a souligné que ces pratiques ont influé dans le passé sur la réputation de la Mauritanie faisant remarquer que c'est une affaire qui a une influence sur tous.

Il a réaffirmé que les organisations des droits de l'Homme ainsi que les Imams et leaders d'opinion ont été impliquées dans cette affaire sans l'Etat n'ait eu à intervenir.

Le Chef de l'Etat a ajouté à ce sujet que la seule solution offerte était alors d'indemniser les familles des victimes et de les aider à transcender leur épreuve, précisant que ce sont ces familles qui ont proposé les solutions qui ont été retenues. Aussi, il ne convient pas d'exploiter cette affaire pour susciter la haine et encourager la division entre les fils de cette seule et même nation.

A une question sur l'après 2019, date de la fin de son madant, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré qu'il y a lieu d'attendre l'approche de cette date butoir pour répondre à la question.

Sur un article publié par le journal français "Le Monde" indexant des proches du Président, celui-ci a répondu ne pas être au courant. Il a toutefois précisé qu'il y a des informations qui montrent qu'il y a un homme d'affaire mauritanien résidant à l'étranger qui fait courir des mensonges qui peut être lié à cette information.

Le Président de la République a souligné qu'il n'a pas eu à rencontrer un fonctionnaire de Taziast ou un de ses responsables, mais qu'il les a toujours mis en garde contre le trafic d'influence et demandé d'éviter de subir des pressions de qui que ce soit, notant que les problèmes auxquels Taziast fait face la concerne elle-même et l'Etat a informé officiellement les responsables de la société qu'il suspend toute relation avec eux tant que cette situation n'est pas clarifiée.

Il a encore dit que ce que la société présente comme service à certaines parties sécuritaires se fait suivant des usages connus au plan international.

En réponse à une question sur le retrait du caractère de l'utilité publique de la Fondation Mokhtar Ould Daddah, le Président de la République a indiqué que la mesure n'est pas dirigée contre cette fondation et n'a aucun rapport avec ce qui a été propagé à ce sujet mais est motivée par le communiqué qu'elle a publié et qui a été considéré comme préjudiciable au pays, insistant sur la nécessité de faire la différence entre le soutien au Président et ternir l'image du pays.

Le Président de la République a nié le retrait de l'agrément accordé à la fondation, précisant qu'il s'agit simplement d'arrêter le soutien accordé à la fondation en vertu d'un décret du conseil des ministres.

Il a souligné qu'en tant que Président de la République, il ne pouvait ignorer ce qui est dit dans ce communiqué, précisant qu'après concertations au conseil des ministres, il a été décidé de retirer le financement comme mesure minimale pouvant être prise.

Le Président de la République a précisé, par ailleurs, s'agissant des eaux de l'Aftout Chergui, que malgré le retard enregistré entraînant des mesures contre les milieux chargés de l'exécution, les eaux arriveront à Néma en 2016.

Il a en outre parlé de l'explosion qui a eu lieu récemment à Bamako, soulignant que les pays membres de l'OMVS ont annoncé un deuil en solidarité avec le Mali frère.

Il a indiqué que cet attentat montre les menaces que fait peser le terrorisme sur toute la région, soulignant qu'il est nécessaire de renforcer les mesures pour y faire face.

Le Président de la République a noté que les particularités du G5 Sahel c'est de faire face aux mêmes défis, précisant que c'est pourquoi ces pays ont créé un cadre qui leur est propre comme celui, par exemple, de l'Union du Maghreb arabe qui regroupe la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye.

Il a affirmé que le G5 Sahel dispose d'énormes potentialités de coopération et de complémentarité lui permettant de prendre des mesures, dans le cadre des frontières communes, pour faire face au terrorisme.

Le Chef de l'Etat a indiqué que les relations de la Mauritanie avec les pays voisins sont excellentes et que les frontières avec ces pays sont ouvertes.

En ce qui concerne le dialogue, le Président de la République a réaffirmé que l'Etat est déterminé à organiser un dialogue politique inclusif sans conditions préalables avec la participation de toutes les formations politiques de la majorité et de l'opposition.

En réponse à une question relative à la zone franche de Nouadhibou et l'ouverture par l'Etat d'une université dans la ville de Nouadhibou, le Chef de l'Etat a dit qu'un institut pour l'enseignement de la langue anglaise et la traduction verra le jour très prochainement, précisant que la durée de formation dans cet institut sera de 4 ans.

Il a souligné que la zone franche de Nouadhibou comme toute création nouvelle a besoin de beaucoup de temps et des contributions efficaces du secteur privé et des investisseurs étrangers, précisant que de nouveaux projets prometteurs sont en train d'être réalisés, dont un aéroport et un port, ce qui, a-t-il dit, se répercutera positivement sur le développement de la ville et l'amélioration des conditions de vie de ses populations.

En réponse à une autre question, le Président de la République a indiqué que les nommés Biram et Brahmi ont fait l'objet d'un jugement judiciaire affirmant qu'ils dirigent une organisation non autorisée, précisant que cette décision de justice n'a aucun rapport avec l'esclavage.

Il a enfin affirmé que Biram a échoué de présenter des preuves démontrant l'existence de pratiques esclavagistes dans le pays.

Le Président de la République a dit que la situation économique du pays est excellente et que le budget 2016 enregistrera un excédent. C'est ce que L'Etat va refléter en s'engageant à aider les franges vulnérables comme les dockers et les marins en plus de prise en charge les soins des plus de 75 ans; tout comme il poursuivra son effort d'assistance aux citoyens.

S'agissant de la question portant sur le retour à la politique de dialogue, avec les prisonniers sur fond de l'évolution de la situation dans le monde en rapport avec les évènements terroristes, le Chef de l'Etat a indiqué que ces évènements intéressent les pays où ils se déroulent et n'ont pas nécessairement de rapport avec la sécurité nationale.

Il a ajouté que les pouvoirs publics ont engagé un dialogue avec les prisonniers égarés du fait des réseaux terroristes et a libéré 36 d'entre eux suite à ce dialogue. Seuls deux d'entre ces derniers ont regagné les réseaux terroristes.

S'agissant du reste, certains ont purgé leur peine et ont été libérés et l'Etat reste en rapport avec eux et a financé des projets économiques pour certains d'entre eux; d'autres ont toutefois les mains ensanglantées car ayant participé, avec des terroristes étrangers, au massacre de citoyens et ont fait l'objet de condamnation à mort et par conséquent il n'y a pas lieu de discuter avec eux.

Sur une question à propos de recrutements en Mauritanie pour le compte d'organisations terroristes, les pouvoirs publics laissant faire, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a précisé qu'il n'est au courant d'aucun mauritanien, que ce soit à l'intérieur du pays ou à l'extérieur, qui ait regagné l'Etat Islamique et il n'existe pas de mosquées où l'on recrute au profit de cette organisation terroriste ou d'une autre. Par conséquent tout ce qui se dit et s'écrit n'est qu'un montage exploité par certains pour porter ombrage à l'image du pays.

Concernant une question sur l'annulation du concours des instituteurs contractuels, le Président de la République a affirmé que l'Etat a besoin d'enseignants et que le concours n'a pas été annulé mais que l'on est plutôt en train d'étudier les décisions à prendre à ce sujet.

Le Chef de l'Etat a, à la fin de la conférence de presse, souhaité que ces éléments de réponses puissent éclairer l'opinion publique sur les questions posées et contribuer à corriger certains clichés ou informations à propos de la situation générale du pays.