Fafa, Cercle d’Ansongho : Un calme très précaire après l’attaque d’hier

Par kibaru
l'un des corps des victimes

C’est toujours l’incertitude après l’attaque terroriste qui a visé une patrouille de l’armée malienne venue sécuriser la foire hebdomadaire de Fafa, localité située à environ 55 km d’Ansongho, hier lundi 13 mars.

Malheureusement, le décompte macabre n’est pas terminé. En revanche, ce qui est sûr c’est qu’au moins deux militaires et trois civils ont été tués. L’on déplore également cinq blessés parmi les civils dont certains présentant des cas graves et qui ont été évacués à l’hôpital de Gao. Par ailleurs, au moins un assaillant a été abattu et un autre grièvement blessé a été transporté par les siens. L’attaque a aussi fait des victimes animales. Ainsi, au moins huit ânes qui servaient d’abris à des tireurs ont été tués par balles.

Le bilan pourrait ainsi s’alourdir puisque des femmes, apeurées par les tirs à l’arme automatique, n’ont trouvé pas trouvé mieux que le fleuve pour se réfugier. Aux dernières nouvelles, elles n’ont toujours pas été retrouvées malgré les intenses recherches.

Aussi, il nous est revenu que les assaillants ont emporté deux véhicules de l’armée avec à leur bord du matériel militaire lourd. Des hélicoptères de chasse de l’Opération Barkhane ont survolé la zone pour tenter de retrouver les assaillants, mais c’est peine perdue. Pourtant, certains estiment que ces derniers pourraient avoir trouvé refuge dans la broussaille non loin de la ville.

A noter que les assaillants sont venus en ville avec au moins un véhicule et environ une dizaine de motos. Les affrontements avec l’armée ont duré moins de trois heures.

Pour l’heure, c’est un calme très précaire qui prévaut dans la ville où les activités reprennent très timidement. Il faut signaler que la localité de Fafa est située sur la route du Niger et il n’est pas surprenant que les assaillants profitent de la porosité des frontières pour entrer dans ce pays qui fait face à trois fronts à savoir le sud de la Libye où règne un vrai chaos, le nord du Mali toujours incontrôlé et le bassin  du lac Tchad où sévit Boko Haram.

Bien que cette attaque tarde être revendiquée, beaucoup estime qu’elle porte la marque de la nouvelle fusion de cinq groupes terroristes qui opèrent au Sahel et au Mali plus particulièrement sous la conduite de Iyad Ag Ghali. Lequel a promis de tout mettre en œuvre pour faire échouer le processus de paix au Mali. Aussitôt après l’annonce de sa création, ce groupe a déjà revendiqué un grand coup à travers l’attaque terroriste qui a visé une base de l’armée malienne, le 5 mars dernier, à Boulkessi, causant la mort de 11 militaires et de nombreux blessés. S’y ajoutent les armes de gros calibres emportés. Apparemment, ce groupe cherche à s’armer. Donc, rien n’est moins sûr qu’il veuille frapper un nouveau coup dans les rangs des armées loyales dans les prochains jours.