Gao : les éléments de la CMA en provenance de Kidal toujours bloqués aux portes de la ville

Par kibaru

Apparemment, le démarrage effectif des patrouilles mixtes à Gao n’est toujours pas d’actualité. En effet, des éléments de la CMA manquent encore à l’appel. Certes, plus de 130 ont quitté Kidal et sont toujours bloqués aux portes de la ville. Ils doivent être rejoints par environ 70 éléments issus de la localité de Ber pour former les 200 combattants requis pour le démarrage de cette activité. Toutefois, leur entrée dans la ville est encore retardée par des éléments de mouvements se réclamant de la CMA, à savoir la CPA, la CMFPRII et le MSA. Ces derniers veulent avoir des représentants au sein de ces patrouilles mixtes. Raison pour laquelle ils ont déployé leurs hommes à l’intérieur et à l’extérieur de la ville pour empêcher les combattants de Kidal de rejoindre les patrouilles mixtes.

Actuellement, les éléments des deux groupes se regardent en chiens de faïence et il n’est pas exclu de les voir s’affronter vu les quantités armes qui sont déployées. D’autant que la population de cette région a été mise à contribution à travers des manifestations pour protester contre la présence des éléments de la Capitale de l’Adrar des Ifoghas dans leur région. La CMA de Kidal a rendu public un communiqué dans lequel elle condamne ces manifestations qui lui sont hostiles. Elle a appelé la partie gouvernementale à mettre fin à ces manifestations de protestation qui selon elle, « ne font que compliquer la réalisation d’une des mesures de confiance essentielles ».  Elle menace de faire retourner ses éléments à leurs bases respectives au cas où cette situation persiste pour « éviter toute escalade ». Avant de prendre à témoin la médiation internationale et de lui demander de prendre des mesures concrètes contre des acteurs qui ont « pour objectif le sabotage de la mise en œuvre de l’accord pour la paix ».

Pour un dénouement heureux de cette situation, le président de la commission ad hoc en charge de l’inclusivité, Mamadou Diagouraga, non moins haut représentant du chef de l’Etat pour la mise en œuvre de l’accord, a été appelé à la rescousse. C’est dans ce cadre qu’il a été décidé d’élargir les patrouilles mixtes à 75 combattants supplémentaires pour inclure les éléments des autres mouvements se réclamant de la CMA à savoir la CPA, la CMFPRII et le MSA. La Plateforme qui a protesté contre cette augmentation du nombre des combattants de la CMA, a été également autorisée à déployer 75 combattants supplémentaires au sein des patrouilles mixtes de Gao. Un chiffre qui, selon des responsables de la Plateforme, devrait revenir à trois autres mouvements qu’ils considèrent comme des dissidents à savoir le FPA, le MPSA et l’association ALBINA qui n’est pas un mouvement mais qui dispose d’une branche armée en son sein. Pour le cas du MPSA qui faisait partie du processus de paix d’Alger, il a été injustement mis à l’écart par la Plateforme lors de la cérémonie de signature de l’accord. Ce n’est que récemment que cette injustice a été réparée avec le déplacement effectué par un responsable de la Plateforme dans le camp des combattants de ce mouvement près de Tombouctou pour demander des excuses et lui signifier son intégration. Par ailleurs, il nous revient que ce mouvement n’a pas souhaité prendre part aux patrouilles mixtes de Gao privilégiant la région où ses combattants sont plus nombreux à savoir Tombouctou. 

En tout cas, cette affaire est loin d’être terminée. Ainsi, la situation reste toujours très explosive et le risque d’une escalade n’est pas à écarter.