Gao : Une opération ville morte pour protester contre l’insécurité

Par kibaru

La ville de Gao a tourné au ralenti, ce lundi 23 janvier 2017. Toutes les activités étaient quasiment à l’arrêt. Pour cause, l’opération ville morte lancée par la population et certains groupes armés sédentaires. A travers, ce mouvement, ils entendaient protester contre l’attentat-suicide qui a endeuillé la ville, le mercredi 18 janvier dernier, faisant de nombreux morts et des blessés. Les protestataires voulaient également montrer leur union face aux terroristes.

Rues désertes, boutiques et autres commerces fermés, écoles à l’arrêt… telle était la scène qui a marqué la ville de Gao, dans cette journée du lundi 23 janvier. En l’espace d’une journée, la population de la Cité des Askia voulait manifester son mécontentement sur l’attaque qui a visé le camp du MOC, le mercredi dernier. D’une manière plus générale, les habitants de cette ville protestaient contre la dégradation récente de la situation sécuritaire de la ville. Ce, malgré la présence des forces armées maliennes, des soldats français de l’Opération Barkhane, des casques bleus de la MINUSMA et des éléments issus des mouvements signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Ils disent ne pas comprendre qu’une telle attaque d’envergure puisse survenir dans la ville malgré le déploiement de toutes ces forces. D’autant plus qu’elle a visé l’un des endroits censés être les plus sécurisés de la ville. Certains disent aussi avoir interpellé les autorités depuis très longtemps et qu’aucune mesure n’ait été prise. Les habitants de la Cité des Askia entendent mener d’autres actions similaires afin que cette situation ne se reproduise plus. D’aucuns parmi eux ont même dit ne pas comprendre l’utilité de la présence de toutes ces forces dans la ville puisque les attaques ont redoublé d’intensité. Il convient de signaler que les écoles au niveau de la ville sont fermées depuis l’attentat-suicide qui a visé la ville.

Déjà, certains ont salué la récente décision du gouverneur de la région d’interdire l’accès dans la ville de tout véhicule non identifié. Ils veulent que cette volonté aille plus loin et se traduise en actes concrets. Brefs, ce que la population de Gao demande c’est juste une plus grande implication dans les opérations de sécurisation de la ville et être écoutée par les autorités.