Grands Lacs : Un groupe se disant lié à l’État islamique lance un appel au « jihad » en République démocratique du Congo

Par kibaru

Récemment, une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux annonçant la création d’un groupe basé en République Démocratique du Congo et se faisant appeler « Madinat Tawhid wa-l-Muwahidin » (MTM, la ville du monothéisme et des monothéistes).

Sur les images, de piètre qualité, l’on voit des hommes armés, dont un, visiblement étranger, s’exprimant en arabe.

Au cours de cette courte vidéo (2 minutes), le combattant étranger appelle « les musulmans à travers le monde à venir au Congo ». Et d’ajouter : « Je jure devant Dieu que c’est le Dar al-Islam de l’État islamique en Afrique centrale » et « qu’ici nous sommes dans le jihad. »

Pour le moment, aucune indication n’a été donnée sur la véritable base de ce groupe. Cependant, plusieurs sources estiment qu’il pourrait être présent dans le Kivu-Nord, où l’instabilité est quasi-chronique avec une multitude de groupes rebelles. Certains vont même jusqu’à dire que ce nouveau groupe djihadiste aurait tissé des liens étroits avec les Forces démocratiques alliées (ADF). Ce dernier était soupçonné d’avoir des liens avec les Shebab somaliens. Un rapport publié récemment indique que les ADF ne sont pas dans une logique de recrutement de croyants et d’expansion d’un califat en Afrique, mais plutôt dans une logique de sanctuarisation territoriale. De nos jours, ce groupe présente une version très tropicalisée de l’islamisme radical.

Le même rapport montre aussi que la pénétration du djihadisme dans le territoire congolais peut se faire par trois entrées. Il y a d’abord l’Uvira qui est au Sud-Kivu à la frontière avec la Tanzanie; Béni, à la frontière avec l’Ouganda et l’Ituri au nord-est de la RDC. Les adeptes de l’extrémisme religieux pourraient avoir bénéficié de la porosité des frontières et surtout un terrain où les paysages leur sont favorables. Avec la forêt et ses ravins, avec ses falaises, ses grottes et tout ce que la nature peut donner dans la forêt impénétrable du Parc des Virunga. Une zone que ces individus appellent déjà Medina.

Par ailleurs, plusieurs mouvements de jeunes ont été observés en direction de la République démocratique du Congo. D’aucuns disent qu’ils s’y rendent pour être formés. D’où un lien à établir avec le nouveau groupe qui vient d’être créé.