Insécurité au Nord du Mali : Une grève de deux semaines déclenchée par les transporteurs

Par kibaru

Depuis le samedi dernier, la vie tourne au ralenti dans certaines localités du Nord du pays. Une situation due à la grève générale déclenchée depuis le samedi 27 août dernier, par le syndicat des chauffeurs et transporteurs.

A travers ce mouvement d’humeur qui s’étendra sur deux semaines, les adhérents entendent protester contre l’insécurité qui a déjà couté la vie à plusieurs d’entre eux et d’autres ont été totalement ruinés par ces attaques répétitives.

C’est ainsi qu’un cahier de doléances a été déposé auprès du préfet du cercle d’Ansogho. Ainsi, les transporteurs ont bloqué les voies d’accès menant dans des localités comme Ménaka, Tessit ou encore Ndelimane. Pour le moment, ce sont les véhicules transportant des marchandises destinées à approvisionner les marchés qui sont concernés par ce mouvement. Toutefois, les transporteurs projettent de l’étendre aux véhicules de transport ou ceux empruntés par les ONG. Ce qui réduirait fortement la mobilité et impacterait gravement sur l’aide humanitaire qui ne peut être transportée la plupart du temps qu’à travers les routes, en raison de l’enclavement de certaines zones.

Pour mettre fin à leur mouvement, les transporteurs demandent la sécurisation des routes qu’ils empruntent. Ils ont évoqué la multiplication des braquages qui visent essentiellement les forains de retour des foires qui sont très souvent dépouillés de tous leurs biens. Toutefois, les transporteurs indiquent qu’ils sont également confrontés à certaines difficultés créées par certains mouvements armés désireux de les déstabiliser. C’est ainsi qu’ils ont trouvé entre les mains de certains chauffeurs de véhicules transportant des marchandises, des ordres de mission signés par des mouvements armés pour les laisser passer. Pour le moment, ces véhicules sont bloqués comme les autres en attendant que leur sort soit décidé par le syndicat des transporteurs initiateur de ce mouvement. Pour les adhérents de cette organisation, il s’agit tout simplement d’une tentative de déstabiliser leur mouvement et ils n’entendent pas céder aussi facilement. D’ailleurs, pour montrer leur détermination à aller jusqu’au bout de leur action, ils ont même menacé de prendre d’assaut d’autres axes routiers si d’ici la fin de cette semaine ils n’obtiennent pas gain de cause. Selon nos informations, bien que cela les affecte, les populations adhèrent massivement à ce mouvement des transporteurs.

Cette situation intervient alors que les compagnies de transport étudient la possibilité de revoir leur tarif à la hausse, en raison de la dégradation très avancée des routes menant vers le Grand nord et surtout le prix du carburant qui connait souvent des hausses. On se rappelle qu’une décision prise dans ce cadre avait provoqué la colère des habitants de Gao qui n’ont pas hésité à descendre dans les rues et à empêcher les bus de ces compagnies de circuler. Reste à savoir si les mêmes causes ne produiront pas les mêmes effets. En tout cas, la situation est très tendue.