Installé le jeudi 20 avril dernier : Le collège transitoire de Taoudenit sous le feu de virulentes critiques

Par kibaru

Bien qu’installé en même temps que l’autorité intérimaire de Tombouctou, le collège transitoire de Taoudenit doit faire face à de vives contestations. D’ailleurs, d’aucuns le qualifient même de mort-né puisque les revendications des contestataires n’ont pas été prises en compte.

En effet, la fronde est surtout dirigée par l’ex-maire de Salam, Mohamed Tahar Ould Elhadj et Dina Ould Daya. Deux personnes qui s’expriment aux noms des deux mouvements arabes regroupés au sein de la Plateforme et de la CMA. D’ailleurs, ils ont refusé catégoriquement de participer à la cérémonie d’investiture du président du Collège transitoire de Taoudenit, Hamoudi Ould Sidi Ahmed Aggada, le jeudi 20 avril dernier.

Ces deux principaux contestataires ne sont pas satisfaits de leur poste d’adjoint de ce dernier. Ils lui reprochent de ne pas assez connaitre les réalités du terroir puisqu’étant un cadre du parti ASMA-CFP basé à Bamako. Pour eux, le poste de président du collège transitoire de Taoudenit devrait être confié à un vrai connaisseur des réalités de cette nouvelle région où tout est à construire. Joints par nos soins, les contestataires ont indiqué qu’ils multiplient les concertations pour apporter la réponse appropriée à cette situation.

Il convient de rappeler que ces derniers avaient auparavant fait des démonstrations de force pour exprimer leur opposition à la nomination de Hamoudi Ould Sidi Ahmed Aggada au poste de président du Collège transitoire de Taoudenit. C’est ainsi qu’ils avaient d’abord adressé une correspondance dans ce sens aux autorités locales, avant d’organiser une marche de protestation puis la fermeture des boutiques et autres commerces à Tombouctou et ses environs. Leur dernière action a consisté à occuper les différents check-points de la Cité des 333 Saints, violant ainsi les accords de cessez-le-feu. Ils n’ont libéré ces points de contrôle qu’après avoir obtenu des garanties que leurs revendications seront prises en compte. Notamment celle relative au changement du président du conseil transitoire de Taoudenit. Apparemment, leur requête a obtenu une fin de non-recevoir puisque c’est Hamoudi Ould Sidi Mohamed Aggada qui a été maintenu au poste de président du collège transitoire de Taoudenit. Toutefois, une chose est d’installer, il est en une autre de commencer le travail. Aujourd’hui, Taoudenit est une région à construire où tout est prioritaire. D’ailleurs, le gouverneur de région, Abdoulaye Alkadi, nommé depuis mars 2016, n’a toujours pas regagné son poste. Son point commun avec le gouverneur de Kidal, Sidi Mohamed Ichrach, c’est que tous deux sont en exil et contraints de gouverner à partir d’une autre localité. L’un à Gao et l’autre à partir de Tombouctou. C’est donc un cas inédit puisque la prolongation de l’absence de ces autorités dans ces régions risque de retarder davantage le redéploiement des services de l’Etat dans ces contrées. Une situation qui ne va sûrement pas contribuer à l’instauration de la sécurité, à la remise en marche des services sociaux de base, au retour des réfugiés, etc.