L’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel entre dans sa dernière phase

Par kibaru

En fin de semaine dernière, le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, a servi de cadre à la tenue de la 679ème réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Organisation (CPS-UA). Parmi les points inscrits à l’ordre du jour figure en bonne place l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel. Le projet était porté par le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop dont le pays assure la présidence en exercice du G5 Sahel.

Ainsi, au terme de débats et d’échanges fructueux et instructifs, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, l’Algérien Ismaël Chergui et les membres du CPS ont accueilli favorablement la création de la Force conjointe du G5 Sahel. Ils ont également réitéré leur soutien ferme à l’initiative des Etats membres du G5 Sahel visant à mutualiser leurs moyens pour lutter contre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et l’immigration clandestine dans le Sahel.

A l’issue de ses travaux, la 679ème session du CPS a validé le Concept Stratégique d’opérations de la Force conjointe du G5 Sahel et autorisé le déploiement dans l’immédiat de ladite Force. Par ailleurs, le CPS a invité le Président de la Commission de l’UA à saisir le Conseil de sécurité des Nations unies pour autoriser le déploiement de la Force. Un exercice qui interviendra sans doute lors de la prochaine assemblée générale de l’ONU, prévue au mois de juillet prochain.

Cette démarche est censée être une formalité puisque le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, a déjà insisté auprès des membres de cette auguste assemblée de la nécessité de la création de cette force conjointe du G5 Sahel. En effet, il a souligné, à plusieurs occasions, la cohérence et la complémentarité de la Force conjointe du G5 Sahel avec les autres initiatives sous-régionales, continentales et internationales prises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et du développement économique et social (Processus de Nouakchott, CEDEAO, Union africaine, ONU, UE…). En conséquence, l’existence de la FC-G5S ne remettra en question ni l’action des Forces nationales des Etats membres, ni, non plus, la présence des Forces-Partenaires : MINUSMA, BARKHANE, ou celles de toute autre organisation amie agissant dans l’espace du G5 Sahel. Elle offre plutôt un cadre de coordination de leurs actions conjointes afin d’en démultiplier l’impact.

Il a également insisté sur la ferme détermination des Chefs d’Etat du G5 Sahel à compter initialement sur les moyens propres des Etats membres dans la mise en place rapide et l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel, dans la perspective de l’accompagnement indispensable de l’Union africaine, l’ONU, l’UE et l’ensemble des autres partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Rappelons que c’est à lors du sommet tenu à Bamako, le 6 février 2017 que les chefs d’Etat des pays du G5 Sahel ont annoncé la création de cette force qui sera déployée dans les tout-prochains jours sous un mandat onusien. Regroupant le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, le G5 Sahel a été créé en février 2104 à Nouakchott, en Mauritanie, par la volonté des dirigeants de ces pays à affronter ensemble les problèmes souvent similaires qu'ils partagent en termes de sécurité, de paix et de développement.