La sécheresse au Nord du Mali inquiète les éleveurs et décime le bétail

Par kibaru

Avec l’arrivée de la saison chaude, les éleveurs dans le nord du Mali souffrent en raison de la sécheresse et de la grave pénurie d'aliments du bétail, nombreux sont ceux qui se débarrassent des dizaines de milliers de têtes de moutons et de bovins face à l'incapacité de leurs propriétaires à les nourrir et à assurer leur approvisionnement en eau. L’on assiste également à une flambée des prix des aliments de bétail et les engrains pour fertiliser les terres.

C’est dans ce contexte que Ahmadou Dicko, éleveur de son état, la soixantaine et vivant à l’entrée du village de « Tin Jamban », situé à environ 30 kilomètres à l'est de Tombouctou, a indiqué que « cette sécheresse nous a fait subir d’énormes pertes et nous a poussés à nous endetter pour répondre à nos besoins ».

Il poursuit en déclarant que : « le manque de pâturages et de l'eau a fait qu’un grand nombre de troupeaux est infecté par des maladies tandis que les éleveurs sont incapables de leur apporter les traitements nécessaires » ". Il ajoute qu’avec le retard pluviométrique enregistré cette année par rapport aux quatre dernières années, les prairies au nord et à l'est de Tombouctou en passant par Taoudennit et Gao se sont asséchées avec l’arrivée de la saison chaude et un état de sécheresse sévère poussant les éleveurs à dépendre de manière précoce de l’aliment de bétail.

Il est clair que les rares pluies enregistrées par la zone l'année dernière n'ont pas beaucoup impacté sur le bétail parce qu'elles ne coïncidaient pas avec les périodes habituelles pour l’hivernage dans toute la région. Ce qui a entrainé la sécheresse sévère que connait actuellement celle-ci.

Selon quelques éleveurs qui se sont confiés à la rédaction arabe du site www.kibaru.ml, premier du genre à diffuser les infos en arabe et en français au Mali, pour exprimer leur point de vue, la recherche du bétail au nord du Mali est intimement liée à la tombée des premières averses de pluie. Ils ont insisté sur le fait qu’il leur est impossible de s’aventurer à se déplacer d'une zone à l'autre, compte tenu de la faiblesse des ressources financières.

Ils ont déploré cette sécheresse dont fait face la région avant d’appeler les autorités compétentes à agir avant qu'il ne soit trop tard.

Selon les mêmes sources, certaines zones fluviales en plein cœur du désert ont été couvertes de végétation suffisante cette année. Toutefois, la sécheresse qui a affecté ces zones n’a pas découragé certains habitants à y retourner pour exploiter les quelques herbes qui ont poussé.

Cependant, ils demeurent inquiets du fait que certains habitants au sud du fleuve sont arrivés en grand nombre pour exploiter les rares herbes situées sur les berges du Nord du fleuve.

Il convient de préciser que la majorité des éleveurs au nord du Mali comptent sur la vente de moutons et de leurs produits pour subvenir à leurs besoins. Les conséquences de cette sécheresse couplée avec la faiblesse de la production ainsi que la flambée des prix des aliments de bétail sur les éleveurs sont notamment l’accentuation de leur pauvreté, les énormes pertes engendrées, la destruction de la source de leur revenu et l’accumulation de leur dette.

Massiré DIOP