Ménaka : Une patrouille mixte composée des FAMAS et des mouvements armés lancée hier

Par kibaru

A Ménaka comme dans plusieurs localités du Nord du Mali, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Un fait essentiellement dû à la lenteur dans la mise en œuvre des dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Notamment en son volet sécuritaire.

Ainsi, face aux atermoiements et tergiversations, certains mouvements armés signataires de l’accord ont décidé de prendre leurs responsabilités. C’est le cas du MSA et du GATIA. Lesquels ont décidé de s’allier aux militaires maliens pour lancer des patrouilles mixtes, hier mercredi 12 avril, afin de sécuriser Ménaka et ses environs. Ces patrouilles sont dirigées par Adim Ag Albachar, Officier sécurité du MSA. Par ailleurs, une autre patrouille, composée des mêmes unités, sous la direction de Seydouma Ag Mohamed, a été déployée à Talataye, localité située à environ 180 km au Nord de Gao.

Il convient de préciser que ces deux mouvements avaient déjà pris une série de mesures visant à réduire ou à mettre fin à l’insécurité à l’intérieur de la ville de Ménaka. C’est ainsi que tous les véhicules ou engins à deux roues sans papiers d’identification sont interdits d’entrer ou de sortir de la ville. Aussi, aucun véhicule ni engin n’a le droit d’accéder à la ville à la tombée de la nuit. Cette restriction ne concerne pas les ambulances ou les véhicules militaires et administratifs. Toutefois, c’est la première fois que les patrouilles sont élargies au-delà de la ville de Ménaka.

Déclic du processus de paix

Signalons que la région de Ménaka est très exposée aux menaces terroristes ainsi qu’aux activités criminelles et crapuleuses perpétrées par des coupeurs de routes et d’autres individus malintentionnés. Lesquels perturbent la quiétude des habitants, s’en prennent aux forains et compromettent dangereusement la mise en œuvre sereine de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Joint par nos soins, le secrétaire général du MSA, Moussa Ag Acharatoumane a déclaré que cette patrouille a été lancée sans l’appui des forces internationales (MINUSMA et Barkhane). Celles-ci, dans l’incompréhension la plus totale, hésitent à se joindre à cette noble initiative. Pourtant, cette dernière peut marquer un déclic du processus de paix en ce sens que dans toutes les régions où le Mécanisme opérationnel de Coordination (MOC) – chargé de prendre en charge les patrouilles mixtes – a été installé, comme à Gao, Tombouctou et Kidal, les activités peinent à démarrer. Ceci, au grand dam des populations locales qui ne savent plus à quel saint se vouer pour être en sécurité et vaquer librement à leurs activités. De ce fait, le lancement de ces patrouilles mixtes a été très bien accueilli par les populations de Ménaka et ses environs. D’abord, cela permet d’instaurer un climat de confiance entre les différents acteurs de la région et d’atténuer les souffrances des populations qui font l’objet d’attaque en tout genre.

Ennemis de la paix

Il faut préciser que la responsabilité de ce retard est partagée. En effet, il y a certains mouvements armés qui n’ont aucune volonté de faire avancer le processus et font de la surenchère, les autorités qui ne savent pas par quel bout commencer et les forces étrangères (Barkhane et MINUSMA) qui hésitent à apporter appui proportionnel à l’ampleur de la tâche. Une hésitation qui ne profite qu’aux ennemis de la paix décidés à faire échouer le processus. En témoigne l’attentat-suicide qui a visé le camp du MOC de Gao, le 18 janvier dernier, entraînant des dizaines de morts et de nombreux blessés parmi les éléments devant participer aux patrouilles mixtes.