Migrants : au « centre de tri » d’Agadez, Niger

Par kibaru

La France a décidé de repérer en amont de la Libye, où la situation est dramatique pour les migrants, les candidats africains à l’asile en France. C’est à Agadez, au Niger, qu’a ouvert le premier centre d’accueil où sont triés les futurs demandeurs.

Face à la situation catastrophique des migrants en Libye, la France veut repérer les candidats au droit d’asile sur le sol africain, en particulier au Niger. Ils sont sélectionnés à partir de listes établies par le HCR (Haut Commissariat aux réfugiés). Selon la promesse du président Macron, 3 000 réfugiés seront accueillis en France (les premiers sont arrivés en décembre).

Comment sont choisis les futurs demandeurs d’asile ? Pour « Avenue de l’Europe », Hugues Huet et Guillaume Le Goff ont enquêté à Agadez, au nord du Niger, à l’entrée du Sahara, une étape importante du trafic de migrants. Ce matin-là, un nouveau camion vient d’arriver de Libye. Sur place, ce sont des fonctionnaires de l’OIM, l’Organisation internationale pour les migrations, qui procèdent au « tri » – entre « bons » réfugiés (ceux qui sont éligibles au droit d’asile) et « mauvais » migrants économiques, considèrent les détracteurs de ce projet.

« Moins de 1% » de demandeurs d’asile potentiels

Ce jour-là, il y a sept passagers à enregistrer. Abderhamane, un salarié de l’OIM, est chargé de les accueillir, de les enregistrer et d’organiser leur départ. Entre-temps, les arrivants sont emmenés au centre de l’OIM pour être identifiés. Leurs bagages sont contrôlés, la possibilité d’une demande d’asile évaluée. Selon Abderhamane, c’est en général le cas pour « moins de 1% » d’entre eux. A priori, ce matin-là, aucun ne pourrait demander l’asile en vue d’obtenir le statut de réfugié – réservé, selon la définition du HCR, à toute « personne qui fuit des conflits armés ou la persécution ». 

Ce jour-là, seulement 150 migrants ont été enregistrés. La plupart sont passés par la Libye, où ils se sont fait rançonner. Ils n’ont plus que l’espoir de toucher un petit pécule pour rentrer au pays. Omar, un jeune Camerounais qui a fui la Libye, a renoncé à gagner l’Europe. « Je ne veux plus essayer, confie-t-il, visiblement éprouvé. C’est très dur. »

 

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