Ouverte depuis mars 2020: La MINUSMA achève son retrait de la base d'Ogossagou après sa remise aux autorités maliennes

Par kibaru

Les dernières troupes sénégalaises stationnées à la base opérationnelle temporaire de la MINUSMA à Ogossagou, région de Bandiagara, dans le centre du Mali, ont quitté les lieux aujourd'hui, à la suite de la remise formelle de la base aux autorités maliennes la veille. Cet événement marque une étape importante dans le retrait de la MINUSMA du Mali, conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée le 30 juin, à la demande des autorités maliennes.

 

Le convoi de près de 150 casques bleus sénégalais, qui seront rapatriés dans les semaines à venir à la suite de la fermeture de la base, a quitté Ogossagou à 5 heures ce matin et est arrivé sans encombre à Mopti à 22:30 heures. Il convient de relever qu’en février 2022, une attaque à l'engin explosif improvisé sur cette route avait tué trois casques bleus.

 

Le retrait a été exécuté en étroite coordination avec les commandement militaire des Forces armées maliennes à Mopti et avec leur soutien.

 

La fermeture de la base d'Ogossagou s'inscrit dans la première phase du plan de retrait de la Mission. Deux autres camps périphériques - Ber et Goundam dans la région de Tombouctou - et Ménaka dans le nord-est du Mali seront fermés d'ici la fin août 2023. Dans le même temps, la MINUSMA a déjà réduit ses effectifs au Mali, 675 personnels militaires ayant définitivement quitté le pays depuis le 1er juillet.

 

La base d'Ogossagou a été créée en mars 2020, en réponse à des affrontements intercommunautaires qui avaient entraîné la mort de nombreux civils et le déplacement de plusieurs autres, déchirant le tissu social. La présence des casques bleus et l’action des composantes civiles de la Mission ainsi que des Équipes régionales d'appui à la réconciliation (ERAR), mises en place par le gouvernement malien, ont aidé à réduire la violence et ont ouvert la voie à la signature d'un accord de paix le 8 octobre 2021, par des représentants de 12 villages Dogon et Peuls dans les cercles de Bankass et Dimbal.

 

Cet accord a marqué une avancée majeure dans le processus de consolidation de la paix à Ogossagou. Pour renforcer cet accord, la MINUSMA a aidé les autorités maliennes à rétablir les mécanismes locaux de résolution des conflits et a continué à soutenir les communautés d'Ogossagou pour raffermir la cohésion sociale et améliorer leurs moyens de subsistance, grâce à la mise en œuvre de projets à impact rapide. Des résultats significatifs ont été obtenus dans ce contexte, notamment des échanges de visites entre communautés, la restitution du bétail volé, la gestion communes de terres agricoles et pastorales, la création de conditions favorables pour que les femmes puissent aller chercher du bois de chauffe et la fourniture d'aide aux populations locales, y compris des services de santé fournis par le personnel militaire de la base.

 

« Les composantes civiles de la MINUSMA à Mopti, avec le bataillon sénégalais, ont beaucoup fait pour s'assurer que non seulement les communautés se réconcilient mais aussi pour contribuer à raviver la culture de paix qui existait entre elles avant les événements tragiques de 2019 et 2020 », a déclaré El-Ghassim Wane, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la MINUSMA. « Leur présence et leur engagement ont permis d’apporter un soutien significatif aux communautés locales, notamment l'accès aux soins de santé, le soutien psychosocial et, surtout, la sécurité et la protection ».

 

En plus de protéger les communautés contre de nouvelles attaques, la présence des casques bleus a également permis d'étendre la portée de la mission en termes de protection des civils au-delà d'Ogossagou. Le contingent sénégalais a effectué des centaines de patrouilles et de missions dans la zone au cours des trois dernières années. Ces actions ont  facilité le dialogue et les initiatives de réconciliation dans la zone de Bankass, y compris les accords de paix intercommunautaires entre les localités de Tori et Sokoura et dans celle de Kologon. Les patrouilles et initiatives de stabilisation à Kani Bozon, Kologon, y compris à Koro, Madougou et Dioungani dans le cercle de Koro, ont également amélioré la sécurité. Il en est de même pour les patrouilles effectuées le long de la RN-15, en coordination avec les Forces de défense et de sécurité maliennes, qui ont permis d’aider à la sécurisation des ponts et des infrastructures situés sur ce corridor économique crucial en passant par Bandiagara et Sévaré.