Paris appelle Bamako à prendre des « initiatives politiques » dans le Nord du pays

Par kibaru

Le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, a appelé dimanche le président malien Ibrahim Boubacar Kéïta à prendre les « initiatives nécessaires » pour faire avancer la paix dans le nord du Mali, toujours instable.

« Je répète régulièrement au président Ibrahim Boubacar Keïta qu’il faut prendre les initiatives nécessaires pour assurer l’intégration des peuples du Nord dans la communauté malienne », a déclaré M. Le Drian au micro du « Grand rendez-vous » Europe1.

« Il importe que les Maliens prennent à bras le corps leur propre sécurité. Cela passe aussi par des initiatives politiques », a-t-il martelé.

Un accord de paix censé isoler définitivement les terroristes a été signé en mai-juin 2015, mais son application accumule les retards.

Un soldat français a de nouveau été tué vendredi – le 16e au Mali depuis 2013 – par un engin explosif dans le nord du pays, où des groupes terroristes restent actifs malgré la signature de l’accord de paix.

Le ministre de la Défense a justifié l’intervention française au Mali en 2013 puis l’opération Barkhane (4.000 hommes), mise en place un an plus tard dans cinq pays du Sahel pour traquer les groupes terroristes.

« En l’occurrence c’est notre propre sécurité que nous assurons. Si demain il y avait de nouveau dans cette partie de l’Afrique reconstitution de groupes terroristes avec une ampleur significative, c’est notre sécurité qui serait en cause », a-t-il estimé.

Sans l’intervention française Serval au Mali en 2013, « il y aurait aujourd’hui un Etat terroriste du côté de Mossoul et Raqa et un Etat terroriste en Afrique », a-t-il dit. « Il fallait donc intervenir. Nous avons réussi l’opération. Ça a été un succès ».

« Les groupes qui se reconstituent ne sont plus dans la stratégie d’occuper des terroristes. Ils n’en ont plus les moyens parce que notre action a permis de juguler leurs prétentions. Mais il y a toujours des noyaux qui veulent se reconstituer et contre lesquels il faut agir avec une très grande fermeté », a-t-il insisté.

Yves