Plus de 4 000 rebelles tchadiens du CCMSR menacent d’attaquer le Niger qui compte extrader leurs trois leaders

Par kibaru

(Niamey, 27 octobre 2017) – Selon des sources concordantes, le Niger compte extrader trois rebelles tchadiens arrêtés le 4 octobre dernier, à Agadez. Les représentants de la société civile tchadienne s’inquiètent de leur sort.

Mahamat Hassane Boulmaye, Adoum Yacoub Adam et Dr Abdraman Issa Youssouf risquent d’être extradés au Tchad, leur pays d’origine, dans les jours à venir. Le groupe auquel appartiennent ces trois hommes considérés comme des rebelles par les autorités tchadiennes, s’appelle Conseil du Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR). Et ce groupe s’inquiète du sort de ses militants en cas d’extradition.

«Quand on vous reproche d’être quelqu’un qui a des armes en main, le sort est déjà clair, donc une mort certaine les attend à N’Djaména. C’est pour cela que nous interpelons toutes les organisations internationales, les organisations des droits de l’homme et surtout les autorités nigériennes d’être très conscientes, parce que nous demandons aux autorités nigériennes de respecter les droits de l’homme au moins, le Niger a signé les conventions de Genève», spécifie Abdallah Chidi Djorkodei, opposant tchadien en exil aux États-Unis qui réclame leur libération immédiate.

Du côté des autorités nigériennes, la Deutsche Welle a tenté de joindre le ministre de la Justice qui ne souhaite pas s’exprimer.

Selon plusieurs sources dont une source de la Deutsche Welle, le Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) menace de passer à l’attaque en cas d’extradition de ses militants. Par un communiqué publié le 25 octobre, le CCMSR demande aux autorités politiques et judiciaires de « ne pas tomber dans les même erreurs criminels de 1992 ».

« Le criminel Idriss Déby s’agite pour les faire extrader en vue de les liquider en faisant pression sur le gouvernement nigérien sous l’œil complice de la communauté internationale »,conclut le communiqué du CCMSR.

Le conflit tchadien va-t-il se déplacer au Niger voisin ?
Selon des sources concordantes, ce groupe armé rebelle basé dans le sud de la Libye dispose de plus de 4 000 combattants aguerris et plus de 150 véhicules équipés d’armements lourds sans compter les autres groupes rebelles tchadiens qui peuvent aussi réagir par solidarité surtout si les milices claniques du Président Idriss Déby interviendront.

Ahmadou Boubakar Hassane, politologue nigérien, analyse la situation: «C’est une situation préoccupante, puisqu’on se souvient encore de l’extradition de Saadi Kadhafi où à l’époque les acteurs de la société civile avaient attiré l’attention de l’État du Niger de ne pas extrader dans ces conditions où il risque pour sa vie et son intégrité physique puisqu’il n’y avait pas d’État qui a le contrôle de l’ensemble du territoire. Donc aujourd’hui, la même crainte est là par rapport au velléités d’extradition de ces trois responsables rebelles tchadiens ».

Les autorités du Niger font désormais face à un dilemme: respecter ses engagements en matière de protection des réfugiés – puisque Mahamat Hasane Boulmaye obtenu un statut de réfugié en France et Adoum Yacoub Adam est sous la protection du HCR en Egypte. Ou alors les livrer à N’Djaména pour rendre sa monnaie au dictateur Idriss Déby en remerciement de son soutien dans la lutte contre Boko Haram.

TchadConvegence avec la Deutsche Welle