Processus de paix dans le cercle du Gourma Rharouss: La localité de Gossi s’inscrit dans la dynamique

Par kibaru

A l’instar de certaines localités du nord du pays, celle de Gossi a abrité du 20 au 22 novembre dernier, un forum inter et intracommunautaire. Organisée sous l’égide du ministère de la Réconciliation nationale avec l’accompagnement de l’AEN (l’aide de l’Eglise norvégienne) et l’ONG Greffa, cette rencontre a permis aux différentes communautés du cercle de Gourma Rharouss et même des représentants des mouvements armés (Plateforme et CMA) ainsi que ceux du camp de réfugiés maliens du Burkina Faso de se retrouver et de discuter de leurs problèmes afin de trouver des solutions locales. Ce, afin de consolider le processus de paix pour le renforcement du vivre-ensemble et la cohésion sociale.

Située dans le cercle du Gourma Rharous à environ 320 km au sud-est de Tombouctou et 160 km au sud-ouest de Gao, la localité de Gossi a été meurtrie par plusieurs mois d’une occupation narco-terroriste. Une situation qui a considérablement détérioré les relations entre les communautés brisant ainsi le tissu social et remettant en cause la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Cependant, depuis sa libération par les forces armées maliennes soutenues par des soldats français de l’Opération Serval devenue Barkhane, la localité renoue avec ses vieilles traditions et le processus de paix est en train de s’installer progressivement. C’est dans le but de consolider ces acquis qu’une rencontre inter et intracommunautaire à l’initiative des leaders communautaires a été organisée dans cette localité. Pour marquer la dynamique de  réconciliation  en cours,  la CMA qui avait refusé de participer aux rencontres similaires organisées  à Gao et Ansongho, a été représentée par son porte-parole, Almou Ag Mohamed. Il en est de même pour la Plateforme qui s’est fait représenter par le secrétaire général du GATIA,  Fahad Ag Almahamoud. A ceux-là s’ajoutent des représentants du camp de réfugiés maliens du Burkina Faso.

Ouvrant le bal des allocutions, le maire de  Gossi,  Moussa Ag Almouner a rappelé que sa localité a toujours été un centre de convergence des populations du  Gourma,  de Gao, de Tombouctou de Mopti et même du Burkina Faso voisin. Il a indiqué que malgré l’occupation la cohésion sociale a toujours été maintenue à Gossi à travers  un comité  de crise mis en place pour gérer les affaires quotidiennes. L’occasion a été mise à profit par le  premier responsable de la  commune pour exprimer les difficultés auxquelles les habitants de  Gossi sont  confrontés telles que le manque d’eau potable, le manque d’électricité,  le manque  d’infrastructures notamment routières, etc. Il  a salué les actes posés par  le  ministre Zahabi en faveur du développement de la localité lorsqu’il était  directeur adjoint en charge du programme d’aide de l’Eglise norvégienne (Projet Gourma à Gossi, Cercle de Gourma Rharous). Le président du Conseil de cercle s’est quant à lui dit honoré de recevoir la délégation du ministre Zahabi. Avant de  rappeler que la commune de Gossi a toujours choisi l’option  de la  paix pour  régler les différends communautaires. Il a espéré que les recommandations issues de cette rencontre seront prises en compte par le gouvernement du Mali. Quant au chef  du  bureau régional de la MINUSMA, Mohamed El-Amine Souef, il a  d’abord exprimé  sa solidarité au peuple malien suite à l’attentat perpétré le vendredi 20 novembre  dernier, à Bamako avant de réitérer l’accompagnement de  sa mission à  toute  initiative allant dans le sens de la  consolidation des acquis du processus de paix. Pour sa part, le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed a remercié les initiateurs de cette rencontre en ce sens qu’il permet à un règlement des  différents communautaires par  le dialogue  et la concertation.  Pour  lui, sa  présence à Gossi (premier déplacement d’un ministre malien dans cette localité depuis l’occupation) prouve que le gouvernement malien n’a jamais oublié cette commune. Il a insisté sur le fait que tout sera mis en œuvre pour que la paix et la réconciliation soient une réalité sur tout le territoire national. Avant de dénoncer avec la dernière énergie l’attentat odieux perpétré à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, il a indiqué que la sécurité n’est pas seulement l’affaire des forces armées et de sécurité, mais aussi celle de tous les Maliens. « Le terrorisme et le banditisme ne réussissent que là où la population n’est pas vigilante ». Il a salué la présence des représentants des groupes armés (Plateforme et CMA) et ceux du camp de réfugiés maliens du Burkina Faso. C’est ainsi que le porte-parole de la CMA, Almou Ag Mohamed a mis l’accent sur le fait que l’accord doit être appliqué pour que la paix revienne et que tous les pans de la société malienne doivent être impliqués pour l’atteinte de cet objectif. Quant au représentant de la Plateforme, Fahad Ag Almahamoud, il a salué l’organisation de cette rencontre tout en appelant à multiplier ce genre d’initiatives pour permettre aux communautés de se parler et de trouver des solutions à leurs différends.