Qui est l’imposante brigade anti-immigration clandestine de Paris ?

Par kibaru
Des policiers présents sur le camps de migrants de la Chapelle à Paris. Crédits : Reuters

Depuis quelques mois, la police parisienne s’est réorganisée en profondeur afin d’optimiser sa lutte contre l’immigration irrégulière. Des centaines de policiers ont été regroupés au sein de la “SDLII” pour plus d’efficacité. InfoMigrants fait le point.

Contrôle des flux migratoires, lutte contre la criminalité organisée et gestion des centres de rétention : il y a encore quelques mois, ces trois départements dépendaient de trois directions différentes au sein de la préfecture de police de Paris. Mais depuis le début de l’année, elles ont été regroupées, dans un souci d’efficacité, sous la responsabilité de la Sous-direction de la lutte contre l'immigration irrégulière (SDLII), nouvellement créée.

 "L'idée est de donner une meilleure lisibilité de notre travail, de mutualiser les forces et d'offrir un seul interlocuteur" sur le sujet dans une "période de flux d'immigration irrégulière de grande ampleur" dans la capitale et la petite couronne, explique Yves Crespin, à la tête de la SDLII. Le département dénombre 700 policiers, enquêteurs et administratifs confondus. La SDLII est elle-même divisée en trois sous-départements aux mandats bien distincts :

  • Le département des centres de rétention administrative de Paris (DCRA)

Avec ses 330 policiers, il s’agit du plus gros des trois sous-départements. Le DCRA assure le fonctionnement des quatre centres de rétention de Paris (trois situés dans le XIIe et dédiés aux hommes, et un au Palais de justice pour les femmes).

Les centres de rétention administrative parisiens pourront accueillir 275 personnes à compter de la fin octobre contre 216 jusqu'à présent.

  • Le département de lutte contre la criminalité organisée liée à l'immigration irrégulière (DCO)

Ils sont une centaine d'enquêteurs au sein du DCO. Leur mission : s'attaquer aux filières, aux fraudes administratives, à l'économie souterraine (ateliers clandestins, hébergements indignes) ou encore aux trafics (cigarettes, fruits, souvenirs de Paris).

 

Début octobre, les enquêteurs du DCO ont notamment mis fin à une filière proposant des "forfaits" aux migrants souhaitant s'exiler vers des pays nordiques ou l'Angleterre, souligne Yves Crespin.

 

  • Le département de contrôle des flux migratoires (DCFM)

Le DCFM compte, pour sa part, "un peu moins de 80 policiers", indique Yves Crespin. Ils travaillent sur les "points chauds" de la capitale en matière de flux migratoires : les arrivées en gare ou le quartier de la Chapelle dans le nord de Paris, où les campements se sont succédé ces derniers mois.

La réorganisation de la SDLII semble payer puisque, depuis janvier, elle a annoncé fièrement avoir démantelé : 27 filières d'immigration irrégulière, 19 structures et 10 officines de faux documents. La brigade s’attaque aussi, le plus souvent possible, aux avoirs financiers et immobiliers. Ainsi, 700 000 euros d'argent liquide ont été saisis, mais aussi neuf biens immobiliers et 17 véhicules, soit 6,5 millions d'avoirs criminels.