Reporters sans frontières : Le Mali gagne 6 places et se retrouve au 116e rang

Par kibaru

Sur 180 Etats, Le Mali a gagné six places dans le classement de la liberté de la presse 2017 de Reporters sans frontières rendu public aujourd'hui. Le Mali est désormais classé au 116e rang.

Pourtant, le Mali est classé loin derrière la Mauritanie (55e), le Niger (61e), la Tunisie (97e), la Guinée (101e), voire même des pays qui viennent de sortir de tensions le Togo (86e) ou le Sierra Leone (85e place). L'année dernière, le Mali était à la 122e place. Cette maigre avancée donne une image pas très reluisante de la liberté de la presse au Mali.

L’ONG continue de dénoncer le piétinement de l’enquête autour de l'assassinat des deux journalistes de RFI à Kidal, en novembre 2013. Une situation qui s’explique notamment par les conditions sécuritaires empêchant les enquêteurs de se déplacer sur les lieux du crime. Pour l’ONG « depuis la crise de 2013, les médias maliens sont soumis à des pressions officielles, notamment lorsqu’ils souhaitent aborder les questions traitant de la sécurité ». Elle dénonce le fait que lors de la prise d’otages au Radisson Blu de Bamako en novembre 2015, la chaîne nationale avait choisi de diffuser des séries télévisées. Toutefois, elle signale également que depuis 2015, les atteintes à la liberté de la presse sont moins sévères, mais le nord du pays reste un endroit dangereux donc peu accessible pour les médias. Comme en atteste la prise d’otages de journalistes de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) par un groupe armé en 2014 et le meurtre non élucidé d’un journaliste à Tombouctou en 2015.  A noter que cette note du Mali pourrait être rétrogradée si la menace des autorités de fermer une quarantaine de radio se précise.

Pour RSF, "la liberté de la presse n'a jamais été aussi menacée. Ils sont désormais 21 pays classés “noirs" c’est-à-dire où la situation de la presse est considérée comme "très grave”. Cinquante-et-un pays sont en “rouge”; la situation de la liberté de l’information y est considérée comme “difficile”. Au total, près des deux tiers (62,2%) des pays répertoriés ont enregistré une aggravation de leur situation. L’édition 2017 du Classement mondial de la liberté de la presse révèle des maux et fléaux qui nuisent à la liberté d'informer dans le monde".

Signalons que le trio de tête est occupé par la Norvège, le Royaume de Suède et la Finlande. Le Turkménistan, l’Erythrée et la Corée du Nord ferment la marche.