Signature d’une « Entente » fixant les modalités de mise en place des autorités intérimaires

Par kibaru

Ce lundi 20 juin 2016 marque la première année de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger par les ex-rebelles de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Lesquels ont emboité le pas à la partie gouvernementale et à la Plateforme qui avaient déjà apposé leurs initiales au bas de ce document, un peu plutôt soit le 15 mai 2015 en présence d’une quinzaine de chefs d’Etat africains. Pourtant, la marche vers l’instauration d’une paix définitive n’a pas encore abouti, un an après. Ce, en raison de nombreux obstacles dont certains ont failli faire voler en éclat tous les acquis obtenus dans le cadre du processus de paix. Même si aucune cérémonie n’est prévue à Bamako pour marquer l’évènement, quelques signes sont tout de même perceptibles.

En effet, à la veille de cette date, le dimanche 19 juin 2016, le gouvernement et les groupes armés du nord (CMA et Plateforme) ont signé un document intitulé « Entente ». Lequel fixe les modalités pratiques de la mise en place des autorités intérimaires, du redéploiement des services déconcentrés de l’Etat ainsi que l’installation des chefs de circonscriptions administratives et du mécanisme opérationnel de coordination dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudénit et Ménaka. Cette disposition, bien que prévue par l’Accord, a été la pomme de discorde entre les différentes parties, poussant les groupes armés à suspendre leur participation au processus de paix pour protester contre des décisions prises par le gouvernement dans ce sens qu’ils jugent « unilatérales ».

C’est dans ce cadre qu’on peut citer le retrait par le gouvernement d’un document fixant les mêmes modalités intitulé « Convention subsidiaire » qui avait été paraphé par toutes les parties. A cela s’ajoutent la prise d’un décret et l’élaboration d’un protocole d’accord dans ce sens sans la participation des groupes armés. Ainsi, la signature de cette entente marque la reprise du dialogue entre les parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Autre fait annonciateur du retour du processus de paix sur les rails c’est la présence pour la première fois à Bamako, du Secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Acherif. Il sera accompagné par d’autres leaders de son mouvement tels que Moussa Ag Acharatoumane, Mossa Ag Attaher, Ikinane Wan Azawad. Sans compter le très controversé chef d’état-major du MNLA, Mohamed Ag Najem, l’un des meneurs de la déroute de l’armée à Kidal, le 17 et 21 mai 2014 ainsi que des attaques entrainant l’occupation des localités de Ménaka, Aguelhoc et Tessalit, en janvier 2012. Aux côtés de ceux-là, Bamako recevra également le chef du HCUA, l’ex-député Algabass Ag Intalla et le très critiqué chef militaire du HCUA, Cheick Ag Aoussa, ex-bras droit de Iyad Ag Ghali, dont les relations seraient toujours intactes. Il est soupçonné d’être le cerveau du massacre d’Aguelhoc, en janvier 2012, où près d’une centaine de militaires maliens ont été froidement et sommairement exécutés.

En tout cas, pour les observateurs, la présence de tous ces leaders marque un nouveau départ pour concrétiser les exigences de paix et de réconciliation. Ils participeront, aux côtés d’autres acteurs du processus de paix au Mali, à la 11e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord du Mali, prévu demain mardi 21 juin, à Bamako. Une rencontre destinée à "évaluer les réalisations accomplies un an après la signature de l'accord et relever les difficultés qui ont entravé la cadence de sa mise en œuvre". L’objectif de ces consultations vise à accélérer le rythme de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, par l’ouverture de nouvelles perspectives et une coopération étroite et par une plus forte implication des parties signataires : le Gouvernement, la Plateforme et la CMA.