Témoignage: Un jeune réfugié malien en Mauritanie parle de la reprise des cours grâce à UNICEF

Par kibaru
Crédit Photo : UNICEF/Mauritanie/2017/A.Tamayo

"Je m’appelle Mohamedoun. Fils de Alilay et Fatimata.J’ai 17 ans. Je suis de Tombouctou. Là-bas, mes 7 frères et sœurs et moi-même n’avions pas une vie de luxe, mon père était fonctionnaire. Mais notre vie nous suffisait.
J’avais 11 ans quand la crise est survenue.J’ai vu beaucoup de souffrances. Beaucoup de souffrances.J’ai vu le manque d’éducation, le manque de médicaments.J’ai vu des enfants abandonner leurs études. L’Etat avait fui. Nous sommes restés abandonnés. Sans rien. La guerre avait pris notre vie en otage.

On a entendu à la radio qu’un camp pour les réfugiés maliens avait ouvert en Mauritanie, alors on a décidé de venir. Nous avons fait partir les plus jeunes enfants,les femmes et les personnes âgées en premier. Eux ne pouvaient pas résister à la soif. Ensuite, mon père, mes frères et moi sommes arrivés dans un second voyage pour accompagner les animaux.

Au moins, au camp de Mberra nous pouvons bénéficier de soins de santé et avoir accès à l’école.C’est très important pour moi d’avoir la chance d’étudier. Pour faire la fierté de mes parents et les prendre en charge. Ils ne sont qu’éleveurs.

Mon rêve ? Etre utile à la société, devenir écrivain et exprimer toute cette souffrance. La première histoire que j’aimerais écrire concernerait les « Chilas », ces bandits armés qui s’accaparent des animaux d’autrui. Mon voisin a été tué par ces Chilas.

Des innocents meurent tous les jours. On s’y habitue. J’avais peur, maintenant je n’ai plus peur."

Mohamed est beneficiaire du projet Education mis en oeuvre par Unicef Mauritanie au camp de Mberra grace au soutien financier de European Commission - Civil Protection & Humanitarian Aid Operations - ECHO