Terrorisme et Accord de paix : le renouvellement du mandat de la MINUSMA prévu demain

Par kibaru

C’est en principe, ce mercredi 29 juin, que le Conseil de sécurité est censé renouveler pour la troisième fois consécutive, le mandat de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Toutefois, vu l’évolution du contexte actuel du pays hôte marqué par la multiplication des attaques terroristes qui n’épargnent personne y compris les casques bleus et la lenteur dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, les priorités de ce mandat devraient être recentrées. Une relecture de ce mandat permettrait à la MINUSMA en plus d’avoir une posture « robuste et efficace » mais aussi « offensive et combattive » pour traquer les ennemis de la paix.  

Il convient de reconnaitre que dans le vocable des Nations Unies, la lutte contre le terrorisme n’existe pas. C’est surtout l’expression « menaces asymétriques » qui est la plus courante. Cependant, aujourd’hui, la donne a changé et de plus en plus de voix s’élèvent pour demander d’intégrer le volet lutte contre le terrorisme parmi les priorités des mandats des Nations unies. Ainsi, pour le cas du Mali, c’est cette force dotée de moyens conséquents qui devrait permettre de ramener la paix. Cet appel a récemment été lancé par le Premier ministre malien, le 16 juin dernier, lors de la discussion sur l’évolution de la situation au Mali, devant les membres du Conseil de sécurité à New York. Auparavant, c’était le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moo qui, dans la présentation de son rapport trimestriel, a évoqué la nécessité de doter la MINUSMA d’une force combattante pour lui permettre de lutter contre le terrorisme. Même son représentant spécial et patron de la MINUSMA, le tchadien Mahamat Saleh Annadif a abondé dans le même sens. Leur intention était de stopper l’hémorragie en cours qui fait de cette mission de l’ONU la plus meurtrière dans le monde avec plus de cent casques bleus tués depuis leur déploiement en juillet 2013. C’est pour cela qu’ils proposent une hausse des effectifs actuels de la MINUSMA avec 2 500 casques bleus et policiers supplémentaires.

Par ailleurs, pour certains, c’est le chapitre même sous lequel la MINUSMA est déployée au Mali (Chapitre VII) qui pose problème. En effet, celui-ci semble déconnecté de la réalité, car ne prévoyant que des mesures visant à maintenir la paix plutôt qu’à l’établir. Raison pour laquelle des voix demandent qu’à défaut de lui doter d’une force combattante, il faut surtout songer à redéployer la MINUSMA sous le chapitre VIII. Lequel prévoit la reconnaissance et le recours aux organismes régionaux pour des opérations de maintien de la paix et de sécurité internationales. Dans ce cas de figure, une place pourrait être faite aux forces dont disposent des organisations telles que la CEDEAO, le G5 Sahel et bien d’autres pour engager des luttes contre les terroristes avec le soutien des Nations Unies.

En outre, le texte qui sera voté pourrait donner à la MINUSMA une marge de manœuvre plus importante afin qu’elle participe pleinement à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Parmi les dispositions de ce document auxquelles il faudra mettre l’accent figurent le redéploiement des forces maliennes reconstituées et la mise en place des autorités intérimaires prévue au mois d’août prochain.