Tombouctou : Grande manifestation contre les autorités intérimaires

Par kibaru

Des milliers de personnes sont sorties, le samedi dernier, dans les rues de la Citée des 333 Saints pour exprimer leur refus de la mise en place des autorités intérimaires, qui était prévue ce dimanche.

Cette manifestation pacifique était organisée par la société civile, en coordination avec les sympathisants du mouvement populaire pour le salut de l’Azawad (MPSA), la coalition des peuples de l’Azawad (CPA) et d’autres mouvements. Pour les manifestants, les récentes décisions prises dans le cadre du processus de paix ne visent qu’à satisfaire la CMA au détriment de la volonté des populations.

C’est ainsi qu’ils ont brandi des banderoles et des pancartes sur lesquelles étaient inscrits des slogans tels que « non à l’exclusion de Tombouctou dans les prises de décision, non à l’exclusion des mouvements dans l’accord, non à la nomination des individus d’autres localités comme nos responsables, personne ne nous sera imposée ».

Les manifestants ont convergé devant les locaux du gouvernorat de la région pour lire une déclaration exprimant leur refus total des récentes nominations et la politique d’exclusion appliquée dans la mise en œuvre de l’accord. Ils ont promis d’étendre leur mouvement au cas où leurs doléances ne sont pas prises en compte.

Ces manifestations interviennent après la réunion de haut niveau du comité de suivi de l’accord, tenue à Bamako, le 10 février dernier, pour donner un coup de fouet au processus de paix. Cependant, les récentes nominations faites par le gouvernement à cet effet ont surpris plus d’un observateur. C’est ainsi qu’à Kidal, il a été décidé contre toute attente de nommer Hassan Fagaga, fidèle de la CMA, à la tête de l’assemblée régionale. Le Gatia quant à lui, a vu son homme de main Si Mohamed Ag Ichrah, nommer gouverneur de la région de Kidal. Ce qui a provoqué l’ire des ex-rebelles qui ont décidé d’interrompre la mise en place des autorités intérimaires dans la cité de l’Adrar des Ifoghas qui était prévue hier.

Actuellement, c’est donc à un nouveau blocage de la mise en œuvre de l’accord auquel l’on assiste. En tout cas, les prochaines heures seront déterminantes.