Tunisie : Le directeur du Cabinet du président démissionnaire ou poussé vers la sortie ?

Par kibaru

Depuis ce lundi, une polémique enfle en Tunisie en raison de l’annonce de la démission de Ridha Belhaj, de ses fonctions de directeur du Cabinet du président Béji Caïd-Essebsi et la nomination de Mohammed slim Azzabi à sa place.

Dans un communiqué rendu public par la présidence tunisienne, il est écrit que : «Monsieur Ridha Belhaj a présenté ce matin [lundi] sa démission du poste de directeur du Cabinet présidentiel au Président de la République qui l’a acceptée».

L’intéressé lui-même de déclarer «j’ai décidé de prendre un moment pour réfléchir afin de préparer mon retour à la vie publique et à l’action politique». Avant de renchérir : «j’ai remercié le Président pour la compréhension qu’il a manifestée à l’égard de ma position et lui ai affirmé que je reste à la disposition de l’Etat et de la Nation».

Ridha Belhaj est considéré comme faisant partie du noyau dur et premiers fondateurs du parti Nidaa Tounès, avec Béji Caïd-Essebsi dès 2012. Il a, en outre, travaillé au Cabinet de Caïd Essebsi quand celui-ci était chef du gouvernement tunisien de mars à décembre 2011. C’est donc l’un des plus proches collaborateurs du président tunisien qui s’en va.

Bien qu’aucune raison convaincante ne soit donnée à cette situation, les médias tunisiens avancent quelques arguments. Pour certains, cette démission n’est rien d’autre qu’un limogeage. Ils estiment que cette décision est en rapport avec la crise au sein du parti au pouvoir  Nidaa Tounès - victorieux aux élections générales de l’automne 2014 - qui n’est plus majoritaire au parlement en raison de la démission de son secrétaire général et celle de plus d’une trentaine de députés. Une situation à laquelle, Ridha Belhaj, bien qu’il soit cadre du parti n’a rien pu faire. D’ailleurs, certains milieux lui reprochent même de l’avoir favorisée. Toujours est-il que cette annonce intervient alors que le pays a récemment renoué avec les manifestations notamment de la part des jeunes qui ne voient pas un réel changement depuis la chute du dictateur Ben Ali, il y a de cela 5 ans.