Une sortie de l’opération Barkhane provoque la colère des mouvements armés

Par kibaru

Apparemment, entre Barkhane et les mouvements armés du Nord du Mali, la lune de miel semble bien terminée. Ainsi, le week-end dernier, les soldats français de l’Opération Barkhane ont lancé un raid sur une base supposée abriter des terroristes. Le premier bilan ne fait état d’aucun mort ni de blessés graves. Cependant, en plus de personnes interpellées, les dégâts matériels sont considérables : plusieurs armes et véhicules détruits ou saisis.

Le lendemain, un communiqué rendu public par le MNLA a fait savoir que ladite base située dans la localité d’Inabag lui appartenait et qu’elle était même dirigée par le Colonel Mohamed Ag Najim, chef d’état-major de la C.M.A. Les ex-rebelles informent aussi que des tractations sont en cours avec des militaires français pour obtenir la libération des personnes interpellées et la restitution des armes et véhicules saisis.

Par ailleurs, sur les réseaux sociaux, des commentaires et critiques très acerbes sont lancés en direction de l’Opération française qui, depuis un certain temps, multiplie les actes hostiles envers des éléments de ces mouvements. Pourtant, le MNLA est censé être l’un des plus proches collaborateurs des soldats français en ce sens que ce mouvement dispose d’une force antiterroriste formée et équipée par l’Opération Barkhane. En échange, ce mouvement devrait lui fournir des renseignements sur les positions des terroristes.

On se rappelle que la semaine dernière, c’était le HCUA qui était dans le collimateur des Français, notamment le ministre de la Défense qui l’accusait d’être de connivence avec les terroristes d’Ançar Dine et d’Aqmi. D’ailleurs, aucune lumière n’a encore été faite sur les circonstances réelles du meurtre du chef militaire de ce mouvement à Ber, la semaine dernière. Ce, alors que des militaires français ont récupéré les effets du présumé meurtrier comme son cellulaire, son véhicule et son ordre de mission. Ce n’est pas tout. D’autres mouvements de la Plateforme tels que le GATIA et le MAA ont accusé les soldats français de Barkhane de mener des actes hostiles contre certains des leurs unilatéralement.

En tout cas, cette situation mérite d’être clarifiée avant qu’elle ne conduise vers une rupture totale entre les forces en présence dans le nord du pays. Chose qui pourrait compliquer davantage la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali qui enregistre un an après sa signature, des résultats très en deçà des aspirations de la population qui ne demande qu’à vivre en paix. Pour cela, il est nécessaire que chaque partie joue la carte de la transparence et fasse le ménage en son sein en cessant immédiatement toute collaboration réelle ou supposée avec les terroristes et autres criminels de tout acabit.