Zahabi au camp des réfugiés maliens de M'Berra en Mauritanie: La restitution fidèle des conclusions de l’accord de paix au menu des échanges

Par kibaru

C’est surfant sur la vague de l’un des droits fondamentaux d’un réfugié qui est celui d’avoir accès à l’information juste et vraie que le Ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed à la tête d’une forte délégation s’est rendu, le lundi 6 avril dernier, dans le camp de Mberra en Mauritanie qui abrite des milliers de réfugiés maliens. Ce site, à l’instar de ceux qui se trouvent au Burkina Faso et au Niger,  a failli être transformé en chasse gardée pour les mouvements séparatistes qui faisaient miroiter à ces réfugiés d’être en mesure de leur offrir une prétendue « République de l’Azawad ». A cela s’ajoute le fait que l’Etat malien était quasi-absent de ces lieux ne manifestant aucune ou très peu de solidarité pour ces personnes obligées de fuir leur pays à cause de la crise sécuritaire. Désormais, cette page est définitivement tournée avec ce déplacement du ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed dans ce camp. A travers cette visite destinée à la restitution de l’accord pour la paix et la réconciliation obtenu à l’issue des pourparlers inter-Maliens d’Alger, les réfugiés ont été plus au fait de l’information. Ils ont même indiqué avoir été trompés par les séparatistes qui n’ont pas fidèlement restitué les conclusions de ce document. Ils ont même promis de le soutenir afin qu’une paix définitive revienne au Mali. Même ceux qui nourrissaient des thèses séparatistes se sont désolidarisés des rebelles et se disent favorables à l’unité et à la cohésion nationale.

Dans ses propos liminaires, le ministre a indiqué que l’accord vise une libre administration des localités par les populations du territoire. De même qu’il prévoit d’octroyer de larges pouvoirs aux populations locales dans la gestion de leur territoire sans remettre en cause le rôle de l’Etat central. Selon lui, l’accord consacre également une grande partie à la justice à travers le renforcement du rôle et du pouvoir de la Commission vérité, justice et réconciliation dont des antennes seront ouvertes à Gao, Tombouctou, Kidal et Mopti. Ce, afin de recenser les plaintes de toutes les victimes civiles et militaires ainsi que de leurs ayant-droits afin que justice leur soit rendue. Il a précisé aussi que le volet concernant le développement a été celui dont il n’y a pratiquement pas eu de divergence en ce sens que tout le monde s’accorde à dire que le principal problème dont le Mali souffre aujourd’hui c’est le manque de développement. A cela, il a précisé que non seulement l’Etat avec l’accompagnement de la communauté internationale va s’engager à mettre à la disposition de chaque région 30% du budget national et initiera des projets de développement dont certains sont déjà identifiés dans l’accord. Autre aspect de ce document développé par le Ministre c’est la réintégration des ex-combattants qui sera examinée par une commission paritaire composée des parties ayant pris part aux négociations d’Alger. Pour lui, ceux n’ayant pas commis de crime n’ont rien à craindre. Par contre, pour les autres c’est à la commission de trancher leur cas. S’agissant de la question de l’Azawad le ministre a indiqué qu’il n’y a aucune existence politique et territoriale comme le prétendent les rebelles. Il a ajouté que cette question fera d’ailleurs l’objet d’une conférence d’entente nationale au cours de laquelle la CMA devra convaincre sur les raisons pour lesquelles les régions du nord doivent porter ce nom. Ce qui est à ces yeux difficile, car les populations de ces localités considèreront cela comme une négation de leur histoire et de leurs valeurs culturelles. Le ministre a également rassuré que le gouvernement d’IBK n’a pas oublié le sacrifice consenti par les réfugiés maliens en Mauritanie dans l’élection de l’actuel président de la République. Il a ainsi rappelé que les enseignants réfugiés, qui continuent de dispenser des cours dans le camp à la demande des autorités maliennes continuent de percevoir leur salaire mensuel. Mettant en garde de rompre ces avantages perçus sur le compte de l’Etat malien pour quiconque se réclamerait de l’Azawad. Il a également indiqué que des sessions de rattrapage au niveau des examens nationaux ont été organisées pour les élèves réfugiés au camp afin de pouvoir y participer et que ceux qui ont réussi poursuivent leurs études en toute quiétude grâce à l’implication personnelle du président IBK.

Prenant la parole, certains intervenants ont salué le comportement exemplaire des unités de l’armée malienne dans les localités de Léré et Nampalé qui, souvent au-delà de l’assistance apportée aux populations permettent aux bétails de s’abreuver sans crainte dans leurs réservoirs. Par contre, ils ont déploré des manquements constatés chez d’autres militaires notamment à Niafunké. Par ailleurs, d’autres intervenants ont insisté sur la nécessité d’envoyer des équipes du Ravec dans les camps pour leur permettre de se faire recenser afin de participer aux prochaines élections communales et régionales. Le Ministre a rassuré que si ces scrutins ont été reportés c’est pour une plus grande participation des populations locales notamment les réfugiés. Pour les autres questions, il a promis qu’elles seront traitées avec diligence. Il a enfin tenu à remercier les autorités mauritaniennes et au HCR pour l’accueil et la prise en charge des besoins de ses compatriotes tout en les exhortant de rentrer dès que possible, car la situation s’améliore progressivement. Notons que pour effectuer cette visite le Ministre n’est pas venu les mains vides. Pour manifester la solidarité du gouvernement envers les réfugiés, il leur a fait don de dix tonnes de riz, d’une tonne de sucre et près de 40 bidons d’huile qui seront remis aux familles les plus vulnérables de ce camp qui abrite près de 52 000 réfugiés maliens. Sans compter d’autres gestes de générosités envers les notabilités. Rappelons également le rôle non-négligeable joué par des personnalités comme l’Aménokal de Kal Antessar, Abdel Magid Ag Mohamed Ahmedi dit Nasser et le maire de Lerneb qui ont sensibilisé les réfugiés afin que la réunion avec le ministre se tienne sans ambages.