Accord d’Alger : La conférence d’entente nationale prévue du 27 mars au 2 avril prochain

Par kibaru

L’annonce a été faite à l’issue d’un Conseil des ministres extraordinaire qui s’est déroulé hier samedi 18 mars à Bamako. D’ailleurs, ce point était même le seul à l’ordre du jour de cette session. Ainsi, la décision de tenir la conférence d’entente nationale du 27 mars au 2 avril prochain, a été prise après que le Conseil ait entendu une communication du Président de la Commission préparatoire et Président de la Conférence d’Entente nationale sur l’état des préparatifs de ladite Conférence.

Cette communication a porté sur la restitution des travaux de la Commission préparatoire qui ont été mené de manière inclusive à travers l’organisation de consultations régionales et catégorielles.

Le Président de la Commission préparatoire a notamment rencontré les signataires de l’Accord de Paix, les Présidents des Institutions de la République et des Autorités administratives indépendantes, les anciens Premiers ministres, les organisations et associations confessionnelles, les partis politiques, les organisations syndicales, les notabilités, les groupements de femmes et de jeunes, la diaspora, la MINUSMA et le Comité de Suivi de l’Accord.

Selon le communiqué issu du Conseil des ministres, la Conférence d’Entente nationale permettra d’approfondir les débats sur les causes profondes du conflit et d’élaborer une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale sur une base consensuelle.

La Conférence regroupera 300 participants venant des régions, du District de Bamako et de la diaspora.

Cette Conférence d’Entente nationale sera organisée autour de trois grands thèmes : la paix, l’unité et la réconciliation nationale. Toutefois, le lieu où elle devrait se tenir n’a pas été fixé. A noter que la volonté d’organiser cette rencontre à cette période est conforme à la décision prise par le président de la République à la veille du nouvel an.

Pourtant des doutes planent sur l’opportunité d’organiser cette conférence à cette période. En effet, selon l’accord, la conférence d’entente nationale devrait être le couronnement de la mise en œuvre de plusieurs dispositions de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Or, aujourd’hui, malgré la volonté d’aller de l’avant l’accord piétine. L’installation des autorités intérimaires n’est pas effective, les patrouilles mixtes tardent à être opérationnelles, l’insécurité est grandissante, des milliers de réfugiés maliens sont toujours en dehors du territoire national, l’Etat n’est pas présent partout. Autant de faits que montrent l’inopportunité d’organiser cette rencontre à cette période. Beaucoup craignent qu’elle ne se termine en queue de poisson comme le forum de Kidal de fin mars 2016 qui n’a été qu’un monologue et une occasion de justifier les milliards attribués pour sa bonne tenue.