Insécurité à Ménaka : Un jeune commerçant tué à bout portant

Par kibaru
Gabdou Ag Sidi, le jeune commerçant de Ménaka tué

Les faits se sont produits, le vendredi 12 mai dernier, en début de soirée, au quartier Touloup de Ménaka. Un jeune commerçant du nom de Gabdou Ag Sidi, a été tué à bout portant par des malfaiteurs. Ces derniers, venus en moto, se sont présentés devant sa boutique ouvrant le feu sur lui. Après leur forfait, ils ont aussitôt disparu dans la nature.

Bien que les raisons de cet acte ne soient pas encore connues, il faut noter que plus en plus, Ménaka et ses environs plongent dans l’insécurité. Déjà, on compte plus de 10 700 nouveaux déplacés à Ménaka entre avril et mai 2023 à cause de l’insécurité. Cependant, le flux de déplacement continue avec le risque de surpopulation dans les sites de déplacés. Aussi, on note une recrudescence de la criminalité du fait d’individus armés qui sévissent à l’intérieur de la ville et sur les axes routiers. Entre le 25 et le 26 avril, des exécutions sommaires et des pillages de bétails et de biens personnels ont été opérés par des groupes armés dans les localités d’Intadeyni (30 km au nord Menaka, et Inlamawane à 270 km au Nord-Est de Ménaka. La criminalité et les attaques ciblant les humanitaires ont connu une hausse entre février et mars, avec 49 incidents en mars contre 44 en février. Des enlèvements de personnes civiles sont fréquents à Menaka et les localités périphériques, avec deux enlèvements dans la première semaine de mai à Anderamboukane (90 km au sud de Menaka) et dans le village de Imbaram à 10 km au nord de Ménaka. Ces faits sont assez indicateurs de la restriction de l’accès humanitaire, avec la persistance de la criminalité perpétrée par des groupes d’individus armés.

Par ailleurs, entre janvier et mars 2023, sur 89 incidents sécuritaires enregistrés dans la Région de Menaka, on dénombre 25 braquages, 23 vols et 11 enlèvements des civils, y compris des attaques contre des humanitaires. Une situation assez illustrative de la dégradation du contexte sécuritaire.

Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU au Mali (OCHA Mali) les opérations militaires contre les GANE se poursuivent, aussi bien par les Forces armées maliennes dans les localités de Tidermène et Timouzogh que par les Forces armées Nigériennes au niveau des frontières proches d’Anderamboukane. Additionnellement, de récentes incursions d’hommes armés dans les cercles d’Inekar et de Tidermene et autres localités proches de Menaka ont été signalées. Toutes ces opérations sont à l’origine de la plupart des mouvements de population vers la ville de Ménaka