Le groupe algérien Condor met le cap sur la France

Par kibaru

Condor lance le premier smartphone algérien, Allure M3, commercialisé en France dès le mois de juin. Un début, pour Abderrahmane Benhamadi, le PDG du groupe, qui veut créer dans l’Hexagone un «lab design» et un centre de marketing.

Abderrahmane Benhamadi a encore les yeux qui pétillent lorsqu’il repense au 22 janvier dernier et à la rencontre « enthousiasmante » avec Emmanuel Macron à Versailles. Pourtant, ce patron de 61 ans que nous avons rencontré la semaine dernière, n’est guère impressionnable. Le groupe familial qu’il dirige, Condor, deuxième entreprise d’Algérie, est un conglomérat de 15 000 salariés présent dans l’électronique, l’électroménager, la construction, l’agroalimentaire, le verre, la promotion immobilière, le médicament… Très connu dans tout le Maghreb et en Afrique, il réalise près d’1 milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel.

Depuis l’invitation présidentielle à « Choisir la France », Condor a déjà « sauvé ou créé onze emplois », raconte fièrement le président algérien qui a racheté une société en liquidation, distributrice de mobiles. Un tremplin de plus pour l’arrivée de ses smartphones en France. Un début. Car il veut également créer en France un « lab design » et un centre de marketing. « C’est là que l’on trouve la crème de la crème des ingénieurs et de l’innovation », dit-il. Un projet à brève échéance : « Le fait d’avoir été reçu à Versailles nous a ouvert les portes des banques où les contrôles de transparence ont été simplifiés et accélérés. »

 

Futurs écrans haut de gamme

Du coup, Abderrahmane Benhamadi a inscrit la France dans son futur tableau de chasse. Après les smartphones, sa société qui fabrique et vend dans le monde plus d’un million de télévisions, proposera d’ici Noël aux consommateurs français ses futurs écrans haut de gamme (4K, Oled et curve !) « à des prix qui vont bouleverser le segment premium », promet le président de Condor qui a déjà passé un accord avec un important groupe de logistique francilien et de grandes enseignes pour distribuer ses produits. « On vous apporte du travail et vous nous donnez du travail en achetant nos produits ; c’est équitable », sourit le dirigeant qui a déjà d’autres projets.

Notamment celui de réaliser des pièces détachées pour les équipementiers français. Il a ainsi signé avec le groupe PSA un accord créant une joint-venture dont il détient 15,5 % du capital. Objectif : construire près d’Oran une usine pour fabriquer 75 000 à 100 000 véhicules par an dès 2019. Manifestement, Condor et la France, ça roule !

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