Le Tchad appelle Trump à reconsidérer sa décision interdisant l’entrée des Tchadiens aux Etats-Unis

Par kibaru
Madeleine Alingué, ministre tchadienne de la Communication, porte-parole du gouvernement

Le gouvernement tchadien s’est étonné de la décision du président américain Donald Trump interdisant l’accès sur le territoire américain des ressortissants tchadiens, et l’a appelé à revenir à de meilleurs sentiments, selon un communiqué officiel publié lundi par Madeleine Alingué, ministre tchadienne de la Communication, porte-parole du gouvernement.

Le gouvernement tchadien « a appris avec étonnement la décision du gouvernement américain d’inscrire le Tchad sur la liste des pays dont les ressortissants sont interdits d’entrée sur le territoire américain ». « Tout en prenant acte de cette décision, le gouvernement tchadien exprime son incompréhension face aux motifs officiels sous-tendant cette décision, motifs qui contrastent avec les efforts et les engagements constants du Tchad dans la lutte contre le terrorisme au niveau régional et mondial », a déclaré Mme Alingué.
« Aussi le gouvernement tchadien en appelle-t-il à une meilleure appréciation de la situation et invite le président Donald Trump à reconsidérer cette décision qui porte gravement atteinte à l’image du Tchad et aux bonnes relations qu’entretiennent les deux pays, notamment dans la lutte contre le terrorisme », a-t-elle ajouté.

Le président américain a étendu dimanche les restrictions d’entrée sur le territoire américain aux ressortissants du Tchad, ainsi qu’à ceux de la RPDC et du Venezuela. Même s’il a reconnu que le Tchad est « un partenaire important et de valeur pour le contre-terrorisme », il a justifié sa décision par la présence sur le sol tchadien de différents groupes jihadistes comme le groupe État islamique, Boko Haram ou al-Qaïda au Maghreb islamique. Il a également reproché au Tchad de ne pas partager « de manière adéquate les informations concernant la sécurité du public et le terrorisme ».

« Le Tchad reste ouvert à toutes discussions susceptibles de renforcer sa collaboration avec les États-Unis d’Amérique sur les questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme », a affirmé sa ministre de la Communication.
« Toutefois, le gouvernement ne souhaiterait pas être amené à user du principe de réciprocité dont l’application serait préjudiciable aux intérêts des deux pays », a-t-elle conclu.

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