Mohamed Salah, le footballeur qui fait aimer l’islam à Liverpool

Par kibaru
Mo Salah se prosterne après son but face à l’équipe de Watford, dans le stade d’Anfield à Liverpool, le 17 mars. LINDSEY PARNABY / AFP

Le buteur de Liverpool, qui affronte l’AS Rome mardi soir en demi-finale de la Ligue des champions, rallie derrière lui les fans des Reds et séduit dans le monde arabe.

Mohamed Salah, le buteur star de l’équipe de football de Liverpool, a réussi l’impensable. Alors que le Royaume-Uni uni a été secoué par trois attentats islamistes meurtriers en 2017 et que l’islam a mauvaise presse, les supporteurs anglais des Reds chantent désormais en boucle un hymne à la gloire de la religion musulmane. « S’il met encore quelques buts, je vais me faire musulman aussi/(…) Assis dans une mosquée, c’est là que je veux être. » (« If he scores another few, then I’ll be Muslim too/(…) Sitting in a mosque, that’s where I wanna be »).

Quand l’Egyptien marque – c’est déjà arrivé 41 fois cette saison, toutes compétitions confondues –, la chanson résonne dans les tribunes, pied de nez à tous les préjugés. Ce mardi 24 avril, en recevant l’AS Rome en demi-finale de la Ligue des champions, Liverpool espère bien entendre le stade d’Anfield résonner une fois de plus de cette chanson.

Hatem Kadous se rend à tous les matchs à domicile de Liverpool, faisant le déplacement depuis Londres, où il travaille. Né de parents égyptiens et ayant grandi dans la ville du nord de l’Angleterre, il n’en revenait pas la première fois qu’il a entendu l’hymne. « C’était à Porto [en février, en Ligue des champions] et je me suis dit que c’était incroyable. Normalement, quand un barbu apparaît, on le regarde avec beaucoup de suspicion. Maintenant, dans les tribunes de Liverpool, ils pensent que tous les musulmans sont comme lui. » Et les dites tribunes n’ont jamais accueilli autant de spectateurs arabes : « On me harcèle pour que je trouve des places », constate Hatem Kadous.

Soulagement et incrédulité

Au début de la saison, « Mo Salah », comme tout le monde l’appelle, célébrait ses buts en se prosternant, front touchant le sol, dans une rapide prière. « Maintenant, on voit les gamins faire pareil quand ils jouent au foot », ajoute Hatem Kadous. Lui qui a connu des altercations racistes avec des supporteurs...

lemonde