Otages détenus au Sahel : Nouvelle vidéo de propagande diffusée par le groupe « Nosrat al-Islam wal-Mouslimin »

Par kibaru

A la veille du sommet extraordinaire du G5 Sahel qui s’est tenu à Bamako, ce dimanche 2 juillet, le groupe « Nosrat al-Islam wal-Mouslimin » a diffusé une vidéo de propagande dans laquelle elle expose 6 des otages occidentaux  qu’il retient  depuis un certain temps. Lesquels ont évoqué dans cet enregistrement les conditions de leur détention tout en demandant leur libération. Les otages montré dans cette vidéo qui dure 16 min et 49 secondes sont le Sud-Africain Steven McGow, l’Australien Kenneth Elliot, le Roumain Iulian Gerghut, la Suissesse Béatrice Stockly, une religieuse catholique colombienne, sœur Gloria Cecilia Narvaez et la Française Sophie Pétronin. Les otages sont apparus un à un, chacun évoquant les conditions difficiles de détention dans le désert et la date de leur enlèvement. Ils ont salué leurs proches avant d’appeler leur gouvernement et leur chef d’Etat à tout mettre en œuvre en vue d’obtenir leur libération. Au début de l’enregistrement, l’on aperçoit une vue du grand désert accompagné des paroles en anglais évoquant les conditions de vie difficile dans cette partie du territoire malien. Le tout sous accompagné d’une voix disant «  tel est l’endroit où sont détenus les otages … ». Et l’orateur de poursuivre «  actuellement ils sont 6 otages de différents pays à être détenus au Mali par les Moujahidine ». La vidéo passe en revue les séquences prouvant la détention des otages par leurs ravisseurs. Lesquels indiquent ne pas être tenus à respecter les lois internationales mises en place par «les infidèles » et interdisant la prise d'otages. Toutefois, ils se disent engagés à respecter la loi islamique et ses principes. Avant de lire des versets du Saint Coran qui, selon eux, fait référence à la lutte contre les « infidèles et leurs proches ». Avant que ne commence le défilé des otages qui dévoilent leurs identités et la date de leur enlèvement.

Le Sud-Africain Stephen MCGown, premier à apparaître dans la vidéo, enlevé en novembre 2011, y déclare: "Maintenant nous faisons une nouvelle vidéo, mais je ne sais pas quoi dire. Tout a été dit par le passé. Tout a été dit dans les vidéos précédentes que j'ai faites". Il a exhorté tous ceux qui peuvent aider à sa libération de tout mettre en œuvre pour y parvenir. Ensuite c’était au tour de l’Australien Kenneth Elliot, octogénaire, enlevé en janvier 2016 au Nord du Burkina Faso de s’exprimer. Il avait été enlevé en compagnie de sa femme Jocelyn, libérée trois semaines plus tard. Il a imploré les gouvernements australien et burkinabé de tout mettre en œuvre pour le libérer. Quant au Roumain Iulian Ghergut, enlevé en avril 2015 au Burkina Faso, il a lancé un appel envers le gouvernement de son pays et son dirigeant. Un appel qui s’adresse également au gouvernement du Burkina Faso et les organisations capables de tout mettre en œuvre pour le libérer. Il a remercié ses proches pour les efforts déployés à cette fin.

Ensuite, la vidéo passe en revue le travail accompli par certaines organisations missionnaires au Mali, accusées de vouloir convertir les musulmans au christianisme. C’est dans ce décor qu’interviennent les trois femmes otages à savoir la missionnaire suisse Béatrice Stockly, kidnappée à Tombouctou en janvier 2016, la religieuse colombienne Gloria Cecilia Narvaez Argoti, enlevée en février 2017 au sud du Mali et enfin la Française Sophie Pétronin, âgée de 72 ans, enlevée en décembre 2016 à Gao. Les deux premières ont déclaré être en bonne santé avant de demander à leur gouvernement de négocier avec les ravisseurs en vue de les libérer. Quant à la Française, elle a espéré que le président Macron, qui est arrivé au Mali dans la nuit de samedi à dimanche pour soutenir la lutte contre les groupes jihadistes, aidera à son retour auprès de sa famille. Avant de préciser qu’avant son enlèvement elle devait retourner en France pour subir une intervention médicale. Ajoutant qu'elle souffre de graves ennuis de santé et d’une extrême faiblesse.

A la fin de la vidéo, un membre de l'organisation s’exprimant en anglais, s’adresse aux gouvernements des pays où sont originaires les otages en disant: « Le sort de vos compatriotes est entre vos mains, et que la demande des Mujahidine est facile et légitime ». Il a indiqué qu’aucune négociation sérieuse n’a été entamée avec eux pour la libération des otages.

Bien que n’étant pas datée, cette vidéo intervient néanmoins à la veille du sommet extraordinaire du G5 Sahel à Bamako qui s’est tenu ce dimanche 2 juillet 2017 en présence du président Français Emmanuel Macron. Une rencontre qui devait être consacré au lancement de la force conjointe du G5 Sahel chargée de lutter contre le terrorisme et toutes formes de criminalité transfrontalière.

Le président Macron rejette toute négociation

Intervenant sur cette vidéo, le président français Emmanuel Macron a déclaré ce dimanche, à Bamako, sa condamnation de manière "radicale, profonde, absolue, toute prise d'otages". Avant de marteler que : "Ces gens ne sont rien, ce sont des terroristes, des voyous et des assassins". Toutefois, il a indiqué un peu plus tard, que "tous les services de l'Etat sont mobilisés pour ramener Sophie Pétronin auprès de ses proches".