Sidi Mohamed Ould Mohamed dit Lidi, porte-parole du MAA-Plateforme sur kibaru : « Il faut que le gouvernement se ressaisisse pour éviter que le Mali ne s’effondre »

Par kibaru

www.kibaru.ml : Que pensez-vous des blocages actuels que connait la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ?

Sidi Mohamed : Je pense que cette situation est due à manque de volonté de la part des autorités. Il faut donc une volonté politique forte pour que toutes les dispositions de l’accord soient mises en œuvre. Sans cela, on continuera à tourner en rond. Actuellement, les mots ne suffisent plus, il faut poser des actes qui vont dans le sens du changement que le peuple malien veut pour mettre fin à la crise une bonne fois pour toute.

www.kibaru.ml : Concrètement, que reprochez-vous au gouvernement ?

Sidi Mohamed : Nous lui reprochons de n’avoir aucune volonté de mettre en œuvre l’accord. C’est qu’il l’a accepté et signé. Mais à voir les blocages actuels, on a comme l’impression que c’était juste pour la forme. Sinon comment comprendre la récurrence de ces blocages. D’autant que ce sont toujours les mêmes points qui constituent des facteurs de blocage. 

www.kibaru.ml: Pourtant lors de la dernière session du CSA de fortes recommandations ont été prises telles que la révision du Code des collectivités, l’accélération de la mise en place du MOC… Ne pensez-vous pas que cela prouve la volonté des autorités d’aller de l’avant ?

Il est vrai que quelques heures avant le début de cette session, la partie gouvernementale avait accepté un certain nombre de choses. Mais pour nous c’était juste une manière de faire bonne figure devant la Communauté internationale. Surtout qu’à cette session, il était prévu que le nouvel observateur indépendant en l’occurrence le Centre Carter y participe. Le gouvernement ne voulait pas être tenu comme responsable du blocage. Ce qu’il faut comme j’ai eu à le rappeler tout à l’heure, c’est une volonté politique forte. Rien ne sert de courir il faut juste aller à point. Il faut éviter de confondre vitesse et précipitation. C’est l’une des raisons pour laquelle les choses trainent.

www.kibaru.ml: Selon vous, 2 ans après la signature de cet accord censé tracer la voie pour un retour de la paix, qu’est ce qui a été fait?

En réalité, on a perdu beaucoup de temps sur des futilités et laissé l’essentiel nous échapper. Pourtant, le chemin était clairement balisé pour rétablir la paix, mais avec les tergiversations de la partie gouvernementale, tout est devenu compliqué. Nous avons comme l’impression que le gouvernement a juste voulu plaire aux partenaires pour aller au bout du mandat. Alors que sur le terrain, les conditions sécuritaires notamment n’ont jamais cessé de se détériorer. Actuellement, les populations sont prises entre plusieurs feux et doutent s’il est encore possible de ramener la paix dans ces conditions.   

www.kibaru.ml: Quelles sont vos propositions pour une sortie de crise rapide ?

Il faut juste que le gouvernement se ressaisisse et prenne ses responsabilités. C’est cela par cette voie qu’on peut éviter que le Mali ne s’effondre. Il faut donc aller vite vers la mise en œuvre de l’accord pour sauver l’essentiel.

www.kibaru.ml: Selon vous est ce que l’espoir est encore permis ?

L’espoir est toujours permis. D’autant qu’on tient à notre pays. Nous voulons que notre pays émerge et reste Un et Indivisible. Pour cela, il faut que le gouvernement ouvre les yeux et qu’on se dise la vérité. Il n’y a pas d’autre alternative à la paix qu’une application diligente de l’accord pour la paix et la réconciliation. C’est la seule voie qui nous reste pour sauver ce pays. Sinon, le gouvernement sera tenu comme responsable de la division du pays.

www.kibaru.ml: Et-ce que les différends qui opposaient la CMA et la Plateforme ont été levés ?

Aujourd’hui, je puis vous assurer qu’il n’y a plus aucun différend qui oppose la CMA et la Plateforme. Le seul problème auquel nous tentons tous de faire face, c’est le défi sécuritaire.

www.kibaru.ml: Votre mot de la fin ?

Pour finir, je lance un appel au gouvernement afin qu’il ouvre les yeux et regarder la vérité en face. Sinon, nous allons assister à l’effondrement de ce pays que nous aimons tant.