Tombouctou : Appuyer l’autonomisation des femmes

Par kibaru

Trois-cent-treize (313) femmes des cercles de Niafunké et de Diré, membres des associations Lafia (La paix) et Woyyé Gorobene (Femmes leaders), ont bénéficié de deux projets de réduction de violences communautaires. La Section de la Réforme du Secteur de la Sécurité, du Désarmement, de la Démobilisation et de la Réinsertion (RSS-DDR) de la MINUSMA les a financés à hauteur de 100 millions de Francs CFA.

Les 26 et 27 avril derniers, la RSS-DDR de la MINUSMA a procédé à la remise officielle de ces projets, en présence des autorités locales, politiques et administratives respectives des deux cercles de Niafunké et de Diré. Leur objectif commun vise à renforcer la résilience des ménages vulnérables par la relance de leurs activités agropastorales, tout en contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable des populations locales.

Soutenir les activités génératrices de revenus des femmes

« Cette action va permettre aux femmes bénéficiaires de répondre à certaines charges de leurs ménages et à payer régulièrement les cotisations de l’association qui nous permettent de faire face à certains besoins quotidiens, notamment aux frais de scolarité et aux soins de santé de nos enfants », s’est réjouie Traoré Alhousna Traoré, présidente de l’association Lafia.

A Niafunké, le projet a consisté à l’aménagement d’un périmètre maraîcher d’une superficie d’au moins un hectare et à la mise en place d’une petite unité de transformation et de commercialisation des produits locaux, au profit de 103 femmes membres de l’association Lafia. Exécutés par l’organisation non-gouvernementale (ONG) ARDIL (Actions recherches pour le développement des initiatives locales), les travaux, d’une durée de trois (3) mois, ont pris en compte une clôture en grillage installée sur tout le périmètre, la construction d’une salle de transformation de produits maraîchers, d’un magasin de stockage et la dotation en semences. Ils ont concerné aussi la réalisation d’un système d’adduction d’eau d’une capacité de 5000 m3 avec système solaire, de deux bornes fontaines avec deux robinets chacune et un abreuvoir, ainsi que l’achat d’équipements tels que deux séchoirs solaires, des brouettes, des binettes, des houes, des pelles, des arrosoirs.

Avant la mise en œuvre de ce projet, les femmes de l’association Lafia intervenaient sur un jardin maraîcher sans clôture et ne pouvaient y travailler que durant quatre mois. A l’approche de chaque campagne agricole, elles cotisaient pour ériger une clôture de haie morte et tenter d’empêcher les animaux de saccager leurs labeurs. « L’un des plus grands bénéfices de ce projet, c’est la possibilité pour les femmes de pouvoir travailler et s’occuper pendant toute l’année. Ce qui était impossible avant en raison du manque de moyens. Désormais, leur revenu va considérablement accroître », a fait entendre la première adjointe au Maire de Niafunké, Mme Coulibaly Oumou Arby. Celle-ci a aussi exprimé sa gratitude à la MINUSMA pour les multiples projets réalisés dans sa commune, en faveur de la stabilité des populations.

Appuyer le retour de la paix et de la sécurité

A Diré, le financement de la MINUSMA a aussi permis l'aménagement d’un périmètre maraîcher de quatre (4) hectares, au profit de l’association Woyyé Gorobene, regroupant 210 femmes. Confiée à l’ONG CAID (Cellule d’appui aux initiatives de développement), la mise en œuvre du projet a duré quatre (4) mois. Les travaux ont porté sur la construction d’une clôture en grillage d'un périmètre de 4 hectares, la réalisation d’un forage, l’achat et l’installation d'un château d'eau de 5000 m3, la construction de quatre bassins, ainsi que de deux bornes fontaines et deux abreuvoirs. Les bénéficiaires ont aussi reçu un lot important d’équipements adéquats et de semences.

« La cérémonie qui nous réunit est la quatrième du genre, après celle de la remise de la réhabilitation des locaux de la Police, de la Gendarmerie, puis de la construction de son mur de clôture et de la maison d’Arrêt. C’est la preuve de l’engagement ferme de la Mission onusienne pour le retour de la paix et de la sécurité », a indiqué Mamadou Diakité, Préfet de Diré.

Lancement de deux autres projets CVR dans les cercles de Diré et de Goundam

En marge de ces cérémonies, la Section RSS-DDR a également lancé les travaux de deux autres projets CVR, notamment l’aménagement de 40 hectares pour la culture du blé, de l’oignon, de l’anis et du cumin à Bourem Sidi Amar, dans le cercle de Diré. L’autre est celui de l’extension du réseau d’adduction d’eau potable de la ville de Goundam. La SSR-DDR de la MINUSMA les a financés à plus de 110 Millions de Francs CFA.

Ces projets de réduction de violence communautaire (RVC) sont mis en œuvre dans toutes les régions du nord du Mali avec l'appui technique et financier de la Section RSS DDR MINUSMA, en partenariat avec des ONGs locales, internationales et des Agences des Nations Unies. Au cours de l’exercice 2016-2017, 13 projets CVR ont été réalisés dans les régions de Tombouctou et de Taoudéni. Neuf (9) autres y sont actuellement en cours. « Ils sont réalisés pour soutenir le processus du cantonnement et du DDR, mais aussi pour contribuer à soulager la souffrance des communautés affectées par le conflit de façon impartiale », a rappelé Albadia Touré, Officier de DDR à la MINUSMA.