Mercredi dernier, lors d’une audition devant l’Assemblée nationale, la ministre française des Armées, Florence Parly (photo), a abordé le financement du G5 Sahel. La responsable a critiqué l’Arabie saoudite, un de ses proches alliés, pour avoir manqué à ses engagements de fournir des millions d'euros à la force de sécurité conjointe.
En 2017, l’Arabie saoudite annonçait qu’elle débloquerait plus de 100 millions d’euros en faveur de la force G5 Sahel, qui lutte contre des terroristes islamistes en Afrique de l’Ouest. Cependant, deux ans après cette annonce, l’organisation qui regroupe le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad est encore largement sous-financée et peine à lancer ses opérations sur le terrain.
« Pour le G5, il y a eu une première phase de mobilisation de la communauté internationale et d'engagement des bailleurs de fonds à armer le G5, mais il y a eu des retards […] L'Arabie saoudite n'a toujours pas honoré la promesse qu'elle a faite de soutien [...] et je ne peux que regretter qu'elle n'honore pas les engagements qu'elle prend », a déclaré Florence Parly.
Plus de 400 millions d’euros avaient été promis par la communauté internationale en faveur de l’organisation. La France, engagée dans le Sahel depuis 2013, avait essayé par l’intermédiaire du président Emmanuel Macron, d’obtenir l’engagement personnel de Mohammed ben Salman, prince héritier du royaume saoudien, pour contribuer à la force et prouver l'intention du royaume de lutter contre l'idéologie extrémiste.
« Sur ces 400 millions, rien jusqu'à ce jour n’a été versé », avait déploré il y a quelques jours, le président tchadien Idriss Deby, condamnant un « manque de solidarité » de la communauté internationale.
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