Certains anniversaires sont difficiles à fêter. Il y a 28 ans jour pour jour, le légendaire Larbi Ben Barek, alias la "Perle Noire", nous a quittés à l’âge de 75 ans. Le 16 septembre 1992, le "Continent-mère" a perdu l’un de ses enfants les plus adorés. Double champion d’Espagne (1950 et 1951), le mythique numéro 10 marocain s’est imposé comme l’une des plus grandes vedettes du prestigieux championnat ibère des années 50. Pourtant, de nos jours, beaucoup ignorent l’existence même de ce génie africain qui a marqué l’histoire du football espagnol et européen. Retour sur le parcours hors pair "d'El Mago de Casablanca":
L’illustre milieu offensif marocain, Larbi Ben Barek (1917-1992), fut sans doute la première grande star du football arabe et africain. «Si je suis le roi du football, alors Ben Barek en était le Dieu.» Ce compliment émane du Roi Pelé qui estima lors de son voyage au Maroc en 1976 que Ben Barek était tout simplement le meilleur footballeur de son époque.
Bien avant les éloges du légendaire auriverde, l’enfant des bidonvilles de Casablanca fut affublé du surnom de "Perle Noire". Passé par l’Olympique de Marseille (1938-1939), le Stade Français (1945-1948) mais également l’Atlético Madrid (1948-1953), «Larbi le Magnifique» a marqué toute une génération au Maroc, en Afrique, en France et dans le monde entier.
Formé au sein de l’Union Sportive Marocaine où il a débuté à 14 ans, ses exploits footballistiques ont vite traversé la Méditerranée. A l’aube de ses 20 printemps, le jeune prodige rallia les rangs de l’Olympique de Marseille qui réalisa à l’époque un gros coup en faisant signer le meilleur joueur du championnat d'Afrique du Nord.
Par son style « brésilien », son sens du but inné axé sur un remarquable jeu de tête et une frappe de balle surpuissante, le transfuge de l'Union Sportive Marocaine charme d’emblée le public français en faisant étalage d’impressionnantes qualités lors de sa première saison disputée sous la prestigieuse tunique de l’OM (14 buts en 32 matches).
Véritable idole à Marseille, le génial milieu offensif connaîtra alors sa première sélection sous le maillot de l’équipe de France en décembre 1938 devant l’Italie (le Maroc étant alors sous protectorat français). Tout semblait alors lui promettre un avenir doré. Hélas, la seconde guerre mondiale va freiner son brillant début de carrière entre 1939 et 1945 où il retourna à l’US Marocaine, club avec lequel il remporta malgré tout pas moins de cinq titres de champion d’Afrique du Nord.
A la libération, il rejoint Paris et le Stade Français ou il réalisa trois brillantes saisons. Mais en 1948, l’Espagne réclame «El Mago de Casablanca» (le magicien de Casablanca). C’est alors que le très réputé Atlético Madrid dénicha la perle du championnat français en dépensant la somme record de 17 millions de francs, au grand dam des supporters parisiens.
"On peut vendre la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe, mais Ben Barek jamais !"
L’annonce du transfert est vécue comme un véritable scandale en France à tel point que les journaux français auraient même titré : " On peut vendre la Tour Eiffel et l’Arc de Triomphe, mais Ben Barek jamais ! ".
En Liga, son inimitable style de jeu va encore faire sensation. Il remporta deux titres de champion d’Espagne (1950 et 51), signa plus de 60 buts et s’imposa à 31 ans comme étant l’une des plus grandes vedettes du prestigieux championnat ibère.
A l’aube de ses 36 ans, et alors que tout le monde le croyait fini, "le pied de dieu" effectue son grand retour en France sous le maillot de l’Olympique de Marseille (de 1953 à 1955) où il fera encore parler sa classe. Il fêtera alors son 17e et dernier match avec l’équipe de France en octobre 1954 face à l’Allemagne ce qui fait de lui, à ce jour, le joueur ayant eu la plus longue période d’activité sous le maillot de l’équipe de France (15 ans et 10 mois). Hommage à ce grand homme qui nous a quitté il y a 28 ans jour pour jour.
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