Selon une source digne de foi, l’Opération Barkhane a mené un raid meurtrier près de la localité de Tin Afaghout, non loin de Boghassa, au nord de Kidal. Le bilan provisoire fait état d’au moins deux personnes tuées, dont une dénommée Bola Ag Ibrahim (16 ans) et Hami Ag Abdou (15 ans) ainsi que  trois autres jeunes âgés de moins d’une vingtaine d’années arrêtés. Le véhicule à bord duquel ils étaient a été entièrement détruit.

Ce raid entre dans le cadre des interventions menées par les soldats français de l’Opération Barkhane pour lutter contre le terrorisme. La zone citée est surtout une zone de prédilection du groupe terroriste Ançar Dine dirigé par Iyad Ag Ghali. Lequel a récemment diffusé un enregistrement sonore appelant ses sympathisants à lutter contre ceux qu’ils qualifient de « croisés » et demandant à la population de s’éloigner  d’eux.

Par ailleurs, les proches ont démenti le fait que les personnes tuées ou arrêtées soient des terroristes. Selon eux, l’Opération Barkhane terrorise la population locale à telle enseigne que certains fuient lorsqu’ils aperçoivent des soldats français. Il faut rappeler que cette situation avait notamment entrainé des manifestations à Kidal où l’aéroport a été pris d’assaut en avril dernier par des individus réclamant la libération de leurs proches arrêtés par Barkhane.

Ces événements interviennent alors que le processus de paix est de nouveau au point mort puisque la mise en place des autorités intérimaires prévue à partir de Kidal – symbole du déclic de la mise en œuvre de l’accord – le samedi 18 février dernier a été annulée. Ce qui compromet davantage l’opérationnalisation des patrouilles mixtes à Kidal qui a été fixée au 28 février prochain par la réunion de haut niveau du comité de suivi de l’accord qui s’est tenue, le 10 février dernier, à Bamako. C’est donc tout le nouveau chronogramme fixé au cours de cette rencontre qui risque d’être chamboulé.