72 heures après des affrontements meurtriers opposant des éléments de la tribu arabe Tourmouz (pro-MAA-dissident) à des Touaregs de Kel Aghizaf (pro-MNLA) – deux mouvements sont issus de la CMA (ex-rébellion) – dans la localité de Razelma, cercle de Gourma Rharouss, le calme revient progressivement.
Rappelons qu’au cours de ses combats, trois Arabes ont trouvé la mort et d’autres ont été blessés. Ceux-ci voulaient se venger du meurtre de l’un des leurs, survenu mercredi dernier.
De sources dignes de foi, des leaders de la CMA sont intervenus pour ramener le calme. C’est dans ce cadre que deux jeunes Touareg faits prisonniers ont été remis en liberté. Par ailleurs, il nous revient qu’une réunion de médiation est prévue aujourd’hui afin de trouver un terrain d’entente entre les deux parties. Cette situation intervient alors que le contexte sécuritaire à Tombouctou comme dans d’autres localités du Nord du Mali, singulièrement à Kidal, a récemment connu une forte détérioration. Outre des actes de banditisme périurbain, l’on déplore également des règlements de comptes et des assassinats ciblés. C’est dans ce contexte délétère qu’est intervenu le meurtre du capitaine Hamata Ag Oumalha, le dimanche 31 juillet dernier.
Pourtant, plusieurs rencontres intercommunautaires pour une mise en œuvre de l’accord ont été organisées dans de nombreuses localités de la région de Tombouctou. Des engagements avaient été pris en faveur d’une bonne cohabitation entre les communautés d’une part, ainsi que l’armée et les mouvements d’autre part. Pour joindre la parole aux actes, le drapeau malien avait même été hissé dans plusieurs endroits. Apparemment, cette page semble tournée avec ces affrontements entre le MAA et le MNLA, qui sont les premières à opposer deux mouvements du même bord.
Aussi, au sein de cette zone d’énormes trafics s’opèrent et les liens existant entre mouvements et terroristes sont très étroits. C’est sans doute l’une des raisons – conflit d’intérêts – qui a fait voler en éclat l’entente qui semblait exister entre les mouvements de la CMA.
Signalons que durant cette même journée du samedi 6 août, c’est un véhicule Hilux d’une ONG qui a été enlevé. Cette recrudescence des violences entre mouvements armés compromet dangereusement la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
