Depuis quelque temps, certains cénacles pseudo-intellectuels étrangers, en mal d’angélisme, croient pouvoir gagner en notoriété académique ou politique en braquant maladroitement leurs canons vers la Mauritanie, par le biais d’un thème jugé « porteur », l’esclavage.
Cette fois, c’est un certain Michel Lobe, journaliste camerounais, qui se met en lice avec son article intitulé : « l’esclavage en Mauritanie qui déshonore l’Afrique ».
Disons d’emblée que, si déshonneur il y a pour l’Afrique, c’est bien cet ersatz d’article de Monsieur Lobe, fait de généralités clinquantes et reposant sur des données fallacieuses qui reflètent amplement son ignorance béate de la Mauritanie.
C’est pourquoi, une remise à niveau s’impose à l’usage de monsieur Lobe et, à travers lui, à tous ceux qui font de la « rémanence « de la question de l’esclavage en Mauritanie un sujet qui fait florès.
L’esclavage n’est pas historiquement une production propre à la société mauritanienne. Comme fait historique, toutes les sociétés sont passées par cette phase abjecte du développement de l’humanité ; même l’Europe des lumières, généralement saluée comme ayant donné naissance au plus grand mouvement progressiste libérateur, a connu l’esclavage et pratiqué la traite négrière.
La pratique de l’esclavage en Mauritanie n’a jamais été non plus l’apanage exclusif de la nationalité arabe : toutes les composantes de notre tissu social ont connu cette pratique.
Enfin, parler de la pratique visible de l’esclavage dans la Mauritanie d’aujourd’hui est un déni criant de la réalité ; seules subsistent encore des séquelles socio-économiques en voie d’extinction.
Et leur extirpation ne peut aucunement se faire par des discours de haine et de division véhiculés par un groupe réduit de promoteurs des identités meurtrières qui instrumentalisent ce phénomène historique comme rente politique, attisent les ressorts et les émois ethniques pour des intérêts égoïstes et pour exécuter un agenda extérieur connu.
Bien au contraire, la seule voie pour les extirper définitivement est la mise en œuvre d’un projet républicain unitaire, démocratique et moderne ; le seul à même de suturer les écarts sociaux hérités de notre histoire, de tisser la toile citoyenne, d’assurer la symétrie des droits et des devoirs au service d’un vivre ensemble entre tous autant que nous sommes et aussi divers que nous sommes.
Ce projet républicain est à pied d’œuvre depuis l’avènement du président MohamedOuldAbdelAziz en 2008 sous la tunique d’un Etat démocratique, développeur et distributeur des richesses du pays entre tous les citoyens sans exclusive. Un Etat fort de l’adhésion de la majorité écrasante du peuple Mauritanie autour de lui ; un peuple qui mesure à sa juste valeur la portée des réalisations politiques, socio-économiques et institutionnelles accomplies dans cette voie; un peuple qui refuse la division et la haine en son sein, parce qu’il y perd tout simplement son héritage commun, son âme collective en tant que peuple et son existence en tant que nation bâtie depuis des siècles sur une poutre maitresse unificatrice : notre sainte religion, l’Islam. Et ce n’est pas une poignée de rhéteurs marginaux qui n’ont que la parole verbale et la division comme solution, qui n’ont comme soutien, à défaut du peuple, que les échos exténués d’une campagne cavalière et approximative émanant de l’étranger à l’image de Monsieur Lobe, qui freineront l’exécution de notre projet républicain sous la houlette du président Mohamed ould Abdel Aziz.
Docteur AbdallahiOuld Nem