Un voyage de mille lieues pour visiter Gao

Par kibaru

Il y a une semaine je me suis rendu à Gao, en traversant Bobo dioulasso , Ouagadougou, Namey, Tilaberi, Ansongo , Labzanga  pour me rendre à Gao (la ville de Tombeau des Askia), faire le détour de deux pays pour m’y rendre. Cela est dû à l’insécurité d’un voyage direct de Bamako – Gao. L’axe Mopti, Douentza, Hombori, Gossi aujourd’hui devenu un calvaire pour les populations.  
Dans ce long voyage de mille lieues j’ai découvert la riche diversité culturelle  des peuples nomades qui y vivent au long des frontières Mali-bourkina Faso- et Niger -Mali. 
 
Pourquoi traverser deux pays de la sous-région pour se rendre à Gao ?
 
Depuis 2012, la crise politico-sécuritaire qui sévit les régions du nord et malgré la présence des forces et l’accélération du processus DDR, les axes routiers restent le calvaire des populations vivantes dans la région de Gao. 
De nos jours les populations sont obligées de traverser les frontières maliennes pour se rendre à Gao. En plus de la fatigue de la distance des routes les populations sont obligées de payer des rançons dans chaque frontière et des postes d’entrée et de sortie de chaque ville pour les forces de l’ordre alors qu’on nous parle de la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace CEDEAO. 
 
Rencontre des Peuples nomades du Sahel entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger 
 
La frontière entre le Mali et le  Burkina Faso est une frontière terrestre longue de 1000 kilomètres. La zone frontalière partagée par les différentes cultures rassemblent pour autant les ethnies malgré les disparités foncières et sociales.  Cette vaste frontière avec des forets non exploitées par les Etats sont parfois de nids de groupes qui sèment le trouble dans les trois États. 
 
La frontière du Niger et le Mali est aussi une frontière longue de plus de 821 km, des peuples nomades comme le peuls, le songhoye, le haoussa, le djerma et des nomades Touareg notament de la tribu dawssahaq. Mon voisin dans du nom de Mohamed m’a expliqué l’histoire  du conflit intercomunautaire entre le peulhs et le nomades tuaregs dawssahaq  , issu notament de la tribu de Daoussahak dans la zone de Tilaberi.  
 
La proliferation des milices  d’auto defense et jihadistes  à caractère ethnique sédantaire et nomades,  implantés dans la zone frontalière entre le Burkina Faso le Niger et le Mali n’ont fait qu’acentuer les tensions intercommunautaires. Les autorités malienne, nigérienne et du Burkina Faso doivent adopter une approche plus Culturelle, incluant la réconcialitaion entre les communautés en conflit. 
 
Tombeau des Askia de Gao
 
Le tombeau des Askia est un site du patrimoine culturel de la région de Gao. Il a été inscrit en 2004 sur la liste du patrimoine Mondial. La structure pyramidale a été édifiée par l’empereur de l’empire songhoye Askia Mohamed en 1945. 
 
Site en péril
 
Comme le site inscrit au  patrimoine Mondial à savoir : Tombouctou , Djenne , le tombeau des Askia a été inscrit en urgence le 28 juin 2012. Sur la liste des sites en péril. 
 
Patrimoine et Paix 
 
La culture et le patrimoine , expressions de l’identité des peuples et dépositaires de mémoire et de savoirs traditionnels, sont les composantes essentielles de l’identité et du capital social d’une communauté . utiliser le patrimoine culturelle comme catalyseur de promotion de paix est indispensable pour faciliter les dialogues inter communautaires afin d’entretenir une paix durable au Mali.
 
El Hadj Djitteye