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Crise gambienne : le Président mauritanien à Banjul pour des négociations

Par kibaru

Depuis ce matin, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz est attendu à Banjul pour convaincre le président gambien, Yaya Jammeh à renoncer pacifiquement au pouvoir. Ce dernier avait été battu par son challenger Adam Barrow à l’issue d’une présidentielle organisée le 1er décembre dernier. Après avoir accepté sa défaite, il est revenu au pouvoir dénonçant des fraudes qui ont émaillé les résultats de ce scrutin.

Malgré les injonctions de la Communauté internationale et les avertissements d’une intervention militaire de la CEDEAO, il a refusé de quitter le pouvoir et a même demandé une autre élection. En principe, c’est le 19 janvier prochain que le candidat déclaré vainqueur devrait être installé dans ses nouvelles fonctions. La CEDEAO a déjà averti qu’elle serait à Banjul à cet effet.

Aux dernières nouvelles, il semble que Yaya Jammeh serait disposé à quitter le pouvoir, mais réclame des garanties pour le mettre à l’abri de toute poursuite. C’est ainsi qu’il aurait demandé que lui, sa famille ainsi que 400 de ses proches soient placés à l’abri de poursuites judiciaires après son départ. Ensuite, il souhaite pouvoir jouir, avec sa famille, de toute sa fortune pendant 20 ans au moins, sans être inquiété. Ces exigences de Jammeh irritent les émissaires de la CEDEAO. Ces derniers lui proposent simplement un exil dans un pays d’accueil où il ferait profil bas le temps que les Gambiens tournent la page de son règne. 

En tout cas, il faut dire que le président mauritanien a l’expérience nécessaire pour mener à bien cette mission. A rappeler qu’avec certains de ses pairs, il avait participé à des négociations qui ont failli aboutir en Côte d’Ivoire et en Libye. Il a aussi conduit avec brio les échanges qui ont abouti à la signature d’un cessez-le-feu à Kidal entre des mouvements armés et le gouvernement malien. Il avait également engagé des pourparlers pour une sortie de crise au Burkina Faso après la chute de Blaise Compaoré.