Le « trouble du jeu vidéo » (gaming disorder) sera bientôt une maladie aux yeux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est ce qu’a annoncé un porte-parole de l’instance, vendredi 5 janvier à Genève, précisant que les risques d’addiction liés à ce « trouble » seraient ajoutés à la onzième liste de la classification internationale des maladies (CIM), qui sera publiée en juin.
La définition courante de ce gaming disorder est « un comportement lié aux jeux vidéos sur Internet ou hors ligne, qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité croissante accordée au jeu par rapport à d’autres activités, au point qu’il prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt », a expliqué le porte-parole Tarik Jasarevic. Parmi les autres symptômes figurent « la poursuite et l’augmentation de l’activité de jeu malgré l’apparition de conséquences négatives ».
Selon les experts de l’OMS, un individu doit montrer une addiction anormale au jeu pendant au moins un an avant d’être diagnostiqué comme souffrant de ce trouble, qui va être classé comme « un comportement addictif », a ajouté le porte-parole.
Il a cependant ajouté qu’il était prématuré de spéculer sur l’ampleur du problème. « Le trouble du jeu vidéo est un concept relativement nouveau et les données épidémiologiques dans la population n’ont pas encore été rassemblées », a-t-il souligné.
Malgré l’absence de statistiques, « les experts de la santé sont d’accord pour dire qu’il y a un problème » et que la prochaine inclusion du gaming disorder dans la CIM est une étape « appropriée », a affirmé M. Jasarevic.
« Il y a des gens qui appellent à l’aide », a-t-il poursuivi, en notant que la reconnaissance formelle de leur condition contribuera à déclencher de nouvelles recherches et de nouvelles ressources pour combattre ce problème.
Lemonde