La capitaine du Sea-Watch arrêtée pour avoir accosté à Lampedusa

Par kibaru

La capitaine du Sea-Watch, le bateau de l'ONG allemande éponyme, a été arrêtée samedi dans la nuit après avoir accosté de force à Lampedusa pour débarquer les dizaines de migrants qu'elle avait secourus.

Les autorités italiennes ont procédé, samedi 29 juin, tôt dans la matinée, à l'arrestation de la capitaine du navire humanitaire de l'ONG allemande Sea-Watch, Carola Rackete, pour avoir amarré le bateau transportant des migrants dans le port de l'île de Lampedusa en dépit du refus du gouvernement italien.

Le navire, sous pavillon néerlandais, était bloqué dans les eaux internationales depuis plus de deux semaines après avoir secouru 53 migrants au large des côtes libyennes. Onze migrants avaient été remis aux garde-côtes italiens pour des raisons médicales. Deux autres, un jeune homme de 19 ans souffrant de fortes douleurs et son petit frère, avaient ensuite été évacués dans la nuit de jeudi à vendredi. Les 40 migrants encore présents à bord du navire ont pu débarquer samedi matin.

La capitaine risque 10 ans de prison

Carola Rackete, âgée de 31 ans, a décidé de passer outre le blocus décrété par les autorités italiennes et de prendre la direction de l'île de Lampedusa, faisant valoir que la situation à bord était "plus désespérée que jamais".

Sur des images de télévision, on pouvait voir le navire arriver au port de Lampedusa aux premières heures de la journée de samedi. Un important dispositif policier était en place. D'après la télévision publique, Carola Rackete encourt une peine de dix ans d'emprisonnement.

Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, chef de file de la Ligue (extrême droite), avait déclaré que le navire serait seulement autorisé à amarrer en Italie quand d'autres pays de l'Union européenne auraient accepté de prendre immédiatement en charge les migrants se trouvant à son bord.

La France prête à accueillir dix migrants rescapés

Le vice-président du Conseil n'a pas fourni les noms des pays d'accueil mais selon la presse italienne il s'agit de la France, de l'Allemagne, du Luxembourg, de la Finlande et du Portugal.

La France s'est dit prête à accueillir 10 des 40 migrants qui ont été débarqué du navire humanitaire, a annoncé samedi le ministère français de l'Intérieur.

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En vertu d'un décret pris en juin, le ministère italien de l'Intérieur a le pouvoir d'interdire les eaux italiennes à tout navire qu'il estime représenter une menace pour la sécurité et l'ordre public.

Depuis Osaka, au Japon, où il prenait part au sommet du G20, le président du Conseil italien Giuseppe Conte avait déclaré vendredi que trois ou quatre pays de l'UE étaient disposés à participer à l'accueil de ces migrants.

France24