Mardi 25 septembre, la Marine nationale marocaine a tiré des coups de feu sur une embarcation de migrants qui se dirigeait vers l’Espagne. Selon les autorités, le pilote "refusait d’obtempérer". Quatre personnes ont été blessées par les tirs et une femme a été tuée.
Pour la première fois, les garde-côtes marocains ont fait usage de leurs armes contre une embarcation de migrants en Méditerranée. La scène s’est déroulée mardi 25 septembre dans les eaux marocaines, au large de Fnideq dans le nord du pays.
Selon les autorités marocaines qui ont publié un communiqué suite à l'incident, la Marine nationale a été "contrainte" d’ouvrir le feu sur un "go fast" , une puissante embarcation à moteur, piloté par un Espagnol car ce dernier "refusait d’obtempérer". L’embarcation était composée de 25 personnes, dont les passeurs espagnols. Tous les migrants à bord étaient d'origine marocaine.
Quatre migrants ont été blessés par les coups de feu, dont une femme qui a succombé à ses blessures à l’hôpital, a précisé un représentant des autorités locales à l’AFP.
La jeune femme tuée avait 22 ans et était originaire de Tétouan, dans le nord du Maroc. Deux autres blessés sont originaires de la même ville alors que le troisième vient d’Al-Hoceïma, la capitale régionale du Rif (région du nord du Maroc). Ce dernier se trouve dans un "état critique, le bras amputé" et a été transféré à Rabat, a indiqué à l’AFP Mohamed Benaïssa, le président de l’Observatoire du nord pour les droits de l’Homme, basé à Fnideq.
Le pilote espagnol n’a lui pas été touché par les tirs et a été arrêté, a déclaré le représentant des autorités locales. Une enquête a été ouverte.
Depuis le début de l’année, plus de 38 000 personnes sont arrivées en Espagne selon l’Organisation internationale des migrations (OIM). Les autorités marocaines ont pour leur part indiqué avoir fait avorter 54 000 tentatives de passage vers l’Union européenne, depuis janvier.
Ces tentatives ont concerné plus de 7 000 Marocains, selon des chiffres présentés jeudi 20 septembre par le porte-parole du gouvernement marocain. Depuis début septembre, les réseaux sociaux du royaume sont inondés de vidéos montrant des jeunes Marocains en route vers l’Espagne à bord de bateaux pneumatiques.Selon des statistiques officielles, le Maroc est marqué par de grandes inégalités sociales et territoriales, sur fond de chômage élevé chez les jeunes. Ces derniers, qui représentent le tiers de la population, sont particulièrement touchés par l’exclusion sociale, avec 27,5% des 15-24 ans – soit 1,7 million de personnes – hors du système scolaire et sans emploi.
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