Sahel, Libye, migrants, démographie… Emmanuel Macron en quête de « nouvelles alliances »

Par kibaru
Emmanuel Macron, lors de son discours face aux ambassadeurs de France, lundi 27 août 2018 à l'Élysée. © Philippe Wojazer/AP/SIPA

Le président français Emmanuel Macron a reçu le 27 août l'ensemble des ambassadeurs français à l'Élysée pour un discours sur la stratégie internationale de la France. L'Afrique du Nord et le Moyen-Orient ont tenu une place de choix dans son allocution.

Après un discours liminaire très axé sur le rôle économique et commercial des ambassadeurs dans la défense des intérêts de la France, pointant notamment « une culture du résultat insuffisante », le président français Emmanuel Macron a abordé les grandes problématiques diplomatiques et stratégiques mondiales, déplorant « le réveil des nationalismes » et la crise d’un multilatéralisme « remis en cause par des puissances autoritaires qui fascinent de plus en plus ». Le président français a ainsi affirmé sa volonté de « construire de nouvelles alliances ». « Les circonstances testent la résistance de nos principes », a-t-il également affirmé.

  • Aide au développement

S’il fallait retenir une petite phrase de cette partie du discours, ce serait sans doute celle-ci : « Partout où la démographie flambe, c’est que l’éducation des jeunes filles a reculé. Qu’on me présente des jeunes femmes qui ont choisi d’avoir sept ou huit enfants ». Emmanuel Macron a persisté et signé, réaffirmant l’engagement français à l’aide à l’éducation des jeunes filles sur le continent africain.

Annonçant le déblocage d’un milliard d’euros de dons pour l’aide publique au développement, le chef de l’État français a appelé à faire de cette dernière une « politique d’investissements solidaires », respectant les intérêts français et la volonté de développement. « L’Afrique est notre alliée dans l’invention du monde de demain », a-t-il ajouté.

  • Sécurité

En matière sécuritaire, Emmanuel Macron a en outre salué les victoires de la force française Barkhane et l’engagement de la force de l’ONU au Mali (Minusma) et du G5 Sahel, que la France continuera d’appuyer. « Nous avons obtenu des victoires importantes ces derniers mois au Sahel. Cette action doit se poursuivre, en complétant Barkhane et en soutenant le G5 Sahel, seule solution qui, dans la durée, permettra la sécurité de la région », a expliqué le président français.

« Nous devons accentuer notre coopération avec l’Algérie, mais aussi avec le Nigeria et le Cameroun, qui luttent contre Boko Haram », a poursuivi le chef de l’État. « Jamais nous ne parviendrons à gagner nos défis sans l’Afrique (…). Il faut construire un nouvel imaginaire entre la France et le continent africain. C’est l’une des clés du rééquilibrage de notre relation », a-t-il encore ajouté. 

  • Libye

Emmanuel Macron a également souligné la nécessité de stabiliser la Libye pour sécuriser la région. Le président français s’est d’ailleurs félicité des menées de la France en matière de médiation interlibyenne, évoquant la rencontre entre le Premier ministre Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar à la Celle Saint-Cloud en juillet dernier, ainsi que l’accord de Paris en mai dernier qu’il a appelé à « faire cheminer » sans préciser les modalités de tenue des prochaines élections prévues en décembre.

Il a souligné la nécessité de lutter contre les « routes de la misère et du terrorisme », évoquant les divers trafics en Libye. « Je crois très profondément en la restauration de la souveraineté libyenne », a-t-il déclaré, avant de répéter le soutien de la France « au remarquable travail de l’émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé, pour éviter toutes les tentations de division dans ce pays devenu le théâtre de toutes les influences et des intérêts extérieurs. »

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